Vincent Riou achève sa quatrième Route du Rhum-Destination Guadeloupe à la quatrième place au classement IMOCA. PRB a franchi la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre ce samedi à 14 heures, 21 minutes et 8 secondes (heure de Paris) après 13 jours, 0 heure, 21 minutes et 8 secondes de course. Encore dans le timing, à l’atterrissage sur la Guadeloupe, pour contester la troisième place à Alex Thomson, pénalisé de 24 heures suite à l'échouement de son bateau, le contournement de l'île le fait échouer au pied du podium. Alex Thomson monte donc sur la troisième marche du podium de la Route du Rhum au classement IMOCA
Crédit : A Courcoux
Privé de girouette dès le début de course, Vincent ne pouvait tenir la cadence sous pilote qu’il devait utiliser en mode compas, ce qui est beaucoup moins performant notamment au portant. S’il a pu rester dans le match en comptant sur le potentiel de ses foils et en s’imposant un rythme très élevé, le skipper de PRB a accumulé les problèmes dans les grains de la seconde partie de la traversée et a fini par se faire doubler par Yann Eliès.
DECLARATION DE VINCENT RIOU AU PONTON :
Au sujet de sa course :
« C’est directement mes ennuis qui m’ont amené à naviguer un peu contre nature car je ne navigue pas comme ça d’habitude.Je suis content d’être arrivé. Je suis content que le calvaire se termine car là, ça a été hyper dur… Je ne regrette rien car je suis allé au bout, je n’ai rien lâché.
La dette de sommeil, c’est un accélérateur d’émotion incroyable… Quand on n’a pas dormi ou qu’on est fatigué comme ça, c’est compliqué. On peut passer du rire aux larmes en quelques secondes.
Moi j’ai plutôt l’habitude d’être dans la maîtrise, du sommeil et de toutes ces choses-là. Là rapidement, je n’ai pas eu d’autre choix que de m’arracher pour essayer d’exister dans la course. Maintenant c’est sûr, il y en a plein qui aimeraient être à ma place, ce n’est pas non plus une catastrophe. Une 4e place à la Route du Rhum, ce n’est pas un drame. Même si je ne suis pas trop habitué à cela, ça fait partie du jeu. »
Au sujet des problèmes techniques rencontrés :
« Quand on a traversé la première dépression dans le Golfe de Gascogne, on a eu du petit temps. Et quand on est sorti dans le front froid derrière avec Paul (Meilhat), je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans la nuit mais à un certain moment j’ai perdu mes aériens. Pourtant ils sont toujours en haut du mât mais ils ne produisent plus d’informations. Je ne sais pas s’il y a eu la foudre derrière le front ou s’il s’est passé autre chose …Mais du coup, je me suis retrouvé à simplement me débrouiller avec un pilote automatique branché à un compas et le bout de mon nez pour savoir d’où vient le vent, à quelle vitesse, quelles voiles il faut mettre, quand le vent tourne à droite, à gauche…
Ça ne s’est pas trop mal passé au début et puis il y a 3 ou 4 jours, j’ai fini par me casser la figure en pleine nuit en ayant fait un cocotier dans mon spi. J’ai à moitié tout cassé sur le bateau. Il a fallu ensuite que je réduise un peu la voilure. »
Au sujet d’un arrêt possible :
« J’ai regardé tout de suite s’il y avait des arrêts possibles mais il n’y avait rien qui était gérable. J’ai déjà gagné des courses en faisant des pit-stop, ça marche mais là il n’y avait rien, il n’y avait pas d’ouverture. Cela voulait dire forcément tuer la course d’entrée. Et tuer la course le 2e jour, ce n’était pas envisageable. »Au sujet de la course de Paul Meilhat :
« Paul a eu le nez fin ! La 2e nuit quand il m’a suivi et qu’on a traversé le front tous les deux. Tout le monde faisait du sud-ouest et nous on faisait du nord-ouest. Je ne sais pas s’il avait regardé la photo sat… Quand j’ai croisé Paul, il m’a enfilé mon tableau arrière et il ne m’a plus lâché. Il a super bien navigué. Il a déroulé la copie proprement.Entre le mauvais temps, la grosse mer du début et le vent arrière de toute la fin de course, ça ne servait à rien d’avoir des foils. Quand Yann (Eliès) est revenu, il n’a jamais décroché. Il a vite compris qu’il n’irait jamais aussi vite que Yann mais il fallait qu’il aille moins vite, plus bas pour arriver à faire la même VMG. »
Au sujet de Hugo Boss :
« Après il y a Hugo Boss… On a raté quelque chose, c’est sûr. On savait depuis le dernier Vendée Globe qu’au vent arrière il était super rapide. Il avait transpercé la flotte sur la descente de l’Atlantique Nord alors qu’il avait foiré le passage de l’anticyclone des Açores…Alex a fait une super belle course, il a été audacieux dès le départ. Il n’a pas été payé à la fin mais malheureusement c’est le jeu de la course… Comme pour d’autres, c’est souvent ingrat. C’est cela aussi qui fait la beauté du sport. »
Arrivées IMOCA Route du Rhum 2018 :
1 Paul MEILHAT SMA Arrivé le 17/11 à 01:23. Temps de course 12 jours 11 heures et 23 minutes et 18 secondes2 Yann ELIES UCAR-STMICHEL Arrivé le 17/11 à 03:38. Temps de course 12 jours 13 heures et 38 minutes et 30 secondes
3 Alex THOMSON HUGO BOSS Arrivé le 16/11 à 13:10. Temps de course 12 jours 23 heures et 10 minutes et 58 secondes (+24h de pénalité)
4 Vincent RIOU PRB Arrivé le 17/11 à 14:21. Temps de course 13 jours 0 heures et 21 minutes et 8 secondes
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Sources : Rivacom - Effets Mer