"Je ne sais pas ce qui s’est passé, ça a été très rapide, le flotteur, ou quelque chose, s’est détaché. J’ai réussi tant bien que mal à rejoindre la coque centrale et à rentrer par le hublot à l’arrière pour pouvoir déclencher les secours." Secouru par l'équipage portugais du « Sonho de Infancia » mardi soir, Armel Le Cléac'h a rejoint ce matin le port de Vigo en Espagne où l'attendaient des membres de l'équipe Banque Populaire. Il nous livre ses premiers mots après son chavirage sur la Route du Rhum.
« On s’était vraiment donné des limites en force de vent et d’état de mer, pour pouvoir préserver le bateau. On savait qu’on avait le potentiel pour faire une belle place, mais d’abord l’essentiel était d’arriver.
Malgré notre retard au départ, on n’a pas changé cette ligne de conduite avec Marcel (Van Trieste) mon routeur, avec mon équipe à terre. On avait donc un petit contre bord à faire dans l’ouest pour aller chercher une rotation de vent, dans des conditions de vent et de mer un peu plus fortes mais pas du tout dantesques.
On est allé chercher jusqu’à 5 mètres de creux, il y avait des rafales à 35-40 nœuds maximum, mais ça n’allait pas durer très longtemps.
Mardi matin, je suis tribord amure au près, direction l’est des Açores et on continue notre plan de route avec notre équipe météo à terre. Les conditions se sont un peu dégradées comme prévu, on a 35 nœuds de vent, de la mer qui s’est un petit peu formée, Je suis à ce moment-là avec le minimum de voile à bord de Banque Populaire, 3 ris dans la grand-voile, le J3 qu’on appelle l’ORC, la plus petite voile de près, et le bateau avance normalement.
J’ai vraiment réduit la vitesse pour ne pas faire souffrir le bateau parce qu’on sait que c’est le moment un petit peu compliqué à passer.
Je suis à ce moment-là en veille au niveau du piano pour pouvoir choquer les écoutes en cas de surventes.
Je ne sais pas ce qui s’est passé, ça a été très rapide, le flotteur, ou quelque chose, s’est détaché.
Il a fallu que je réussisse à rentrer dans le bateau, ça ne s’est pas fait facilement. J’ai réussi tant bien que mal à rejoindre la coque centrale et à rentrer par le hublot qui est prévu pour ça, à l’arrière pour pouvoir déclencher les secours et notamment la balise de détresse. Je l’ai actionnée assez rapidement.
Après, l’organisation du sauvetage s’est mise en place. Les choses se sont faites progressivement.
Ils avaient la position du bateau mais ensuite, il a fallu dérouter un ou plusieurs bateaux. J’ai d'abord été récupéré par le bateau de pêche, c’était quand même un moment assez chaud, parce que les conditions de mer et de vent ne s’étaient pas vraiment calmées !
Très vite, j’ai réussi à monter à bord de ce bateau de pêche portugais où j’ai été très vite bien accueilli, ils m’ont proposé de prendre une douche, de me donner des vêtements parce que j’avais uniquement ma combinaison de survie.
J’ai pu à ce moment-là prévenir mon équipe et les différents moyens de sauvetage pour dire que j’étais bien à bord et que l’opération de sauvetage s’était bien passée.
par la rédaction
Source : BPCE
Malgré notre retard au départ, on n’a pas changé cette ligne de conduite avec Marcel (Van Trieste) mon routeur, avec mon équipe à terre. On avait donc un petit contre bord à faire dans l’ouest pour aller chercher une rotation de vent, dans des conditions de vent et de mer un peu plus fortes mais pas du tout dantesques.
On est allé chercher jusqu’à 5 mètres de creux, il y avait des rafales à 35-40 nœuds maximum, mais ça n’allait pas durer très longtemps.
Mardi matin, je suis tribord amure au près, direction l’est des Açores et on continue notre plan de route avec notre équipe météo à terre. Les conditions se sont un peu dégradées comme prévu, on a 35 nœuds de vent, de la mer qui s’est un petit peu formée, Je suis à ce moment-là avec le minimum de voile à bord de Banque Populaire, 3 ris dans la grand-voile, le J3 qu’on appelle l’ORC, la plus petite voile de près, et le bateau avance normalement.
J’ai vraiment réduit la vitesse pour ne pas faire souffrir le bateau parce qu’on sait que c’est le moment un petit peu compliqué à passer.
Je suis à ce moment-là en veille au niveau du piano pour pouvoir choquer les écoutes en cas de surventes.
Le flotteur sous le vent est détaché du bateau
Tout d’un coup, le bateau bascule sur le côté. Je ne me rends pas vraiment compte de ce qui se passe, le bateau est complètement gîté, on est en train de chavirer. J’aperçois le flotteur sous le vent qui est détaché du bateau. En tout cas, je suis plutôt dans l’urgence de gérer la crise, surtout pour moi : essayer de trouver une solution pour être en sécurité et me retrouver à l’intérieur dans la coque centrale quand le bateau aura fini de se retourner.Je ne sais pas ce qui s’est passé, ça a été très rapide, le flotteur, ou quelque chose, s’est détaché.
Il a fallu que je réussisse à rentrer dans le bateau, ça ne s’est pas fait facilement. J’ai réussi tant bien que mal à rejoindre la coque centrale et à rentrer par le hublot qui est prévu pour ça, à l’arrière pour pouvoir déclencher les secours et notamment la balise de détresse. Je l’ai actionnée assez rapidement.
J’étais un peu sonné mais j’étais dans le bateau, sain et sauf
J’ai appelé mon équipe pour leur dire que j’étais bien à bord et que ça allait même si j’avais assez mal aux côtes, j’étais un peu sonné mais j’étais dans le bateau, sain et sauf.Après, l’organisation du sauvetage s’est mise en place. Les choses se sont faites progressivement.
Ils avaient la position du bateau mais ensuite, il a fallu dérouter un ou plusieurs bateaux. J’ai d'abord été récupéré par le bateau de pêche, c’était quand même un moment assez chaud, parce que les conditions de mer et de vent ne s’étaient pas vraiment calmées !
Le Capitaine a très bien manœuvré, l’équipage a été formidable
Ça a été un petit peu compliqué parce que la mer était difficile, il faisait nuit mais heureusement, le bateau de pêche et notamment le Capitaine a très bien manœuvré, l’équipage a été formidable, ils m’ont vraiment bien aidé dans cette manœuvre.Très vite, j’ai réussi à monter à bord de ce bateau de pêche portugais où j’ai été très vite bien accueilli, ils m’ont proposé de prendre une douche, de me donner des vêtements parce que j’avais uniquement ma combinaison de survie.
J’ai pu à ce moment-là prévenir mon équipe et les différents moyens de sauvetage pour dire que j’étais bien à bord et que l’opération de sauvetage s’était bien passée.
Un bateau va partir dans les heures qui viennent pour aller récupérer le trimaran le plus vite possible
Toute l’équipe est mobilisée pour essayer de récupérer Banque Populaire, aujourd’hui les choses se mettent en place. C’est pas simple, parce que le bateau est entre les Açores et le Cap Finisterre. Les conditions de mer et de vent sont un peu agitées en ce moment, il faut trouver les bons bateaux. Il y a normalement un bateau qui va partir dans les heures qui viennent avec une partie du team Banque Populaire pour aller récupérer le trimaran le plus vite possible. »Vous conseille : Chavirage de Banque Populaire IX sur la Route du Rhum, Armel Le Cléac'h a vu le flotteur partir - 7 novembre 2018
par la rédaction
Source : BPCE