Romain Pilliard (Remade-Use it again) a coupé la ligne d'arrivée de la Route du Rhum ce lundi 26 novembre à 09h 08m 25s (heure Paris) après 21j 19h 08m 25s de course à 6,77 nœuds de moyenne sur l’orthodromie. Il est arrivé avec un écart au premier de 14j 04h 46m 38s et a parcouru 5 286 milles à 10,10 nœuds de moyenne sur l’eau. Le solitaire s’était arrêté à La Corogne après trois jours et demi de mer, puis avait constaté que la cadène de hauban de l’ex-Castorama d’Ellen MacArthur présentait des faiblesses structurelles. "C’est tellement incroyable d’arriver de l’autre côté de l’Atlantique !"
Crédit : A Courcoux
Romain Pilliard : "mille vies depuis le départ !"
« C’est dingue d’être là : j’ai vécu mille vies depuis le départ de Saint-Malo ! Je dirais qu’il y a eu trois parties de course : au début, on s’est fait brasser et j’ai réussi à passer à travers les mailles du filet ; l’arrêt technique à La Corogne qui était obligatoire pour moi avant de continuer ; et ensuite, je repars bien après deux jours, mais un gros pépin sur le hauban tribord ! Il fallait que je trouve une solution, autrement j’abandonnais…
Mais avec mon équipe, les architectes et les ingénieurs, on a compris qu’on pouvait gérer un tel problème mais avec un bateau fortement handicapé en tribord amures : il fallait que je navigue avec deux, voire trois ris dans la grand-voile. Mis bout à bout, j’ai pris une semaine de plus que ce qui était prévu. Mais j’ai réussi à surmonter, même le tour de la Guadeloupe qui n’est pas aussi facile que le Tour de Belle-Île !
"C’est un vieux bateau et tout est lourd à bord"
J’ai fait des tours sur moi-même à Bouillante… Je n’en pouvais plus : autant l’arrivée était superbe et l’atterrissage sur la Tête à l’Anglais géniale, autant ce final sous le vent de l’île était vraiment dur.J’étais tellement fier d’être sur ce bateau, de porter ce message d’économie circulaire ! J’arrive avec un bateau en bon état (à part le hauban) mais moi, je me suis fait mal ! C’est un vieux bateau et tout est lourd à bord.
C’était ma première transat en solitaire et ça me faisait un peu peur au départ : je pensais ne mettre que quinze jours et c’est finalement trois semaines… J’ai été malade pendant une semaine et j’avais du mal à m’alimenter. C’était assez fou : je suis allé au bout de moi-même. Mais c’est tellement incroyable d’arriver de l’autre côté de l’Atlantique ! »
Par la rédaction
Source : RDR