C’est peu après minuit (heure française) la nuit prochaine qu’Alex Thomson est attendu à la Tête à l’Anglais, au Nord de Basse-Terre. Le skipper d’Hugo Boss peut, toute prudence gardée, entrevoir sa plus belle victoire. La bagarre pour le podium s’annonce très accrochée entre Paul Meilhat et Yann Eliès qui devraient contourner l’île demain après-midi. Vincent Riou et Boris Herrmann restent en embuscade. Sébastien Simon, qui disposera dès l’an prochain d’un bateau neuf, livre son analyse.
Credit : C.Barnham
"Alex fait bien marcher son bateau"
« Alex Thomson fait une course incroyable. C’est lui le plus rapide, il n’y a pas photo. Il a eu dans les alizés une trajectoire impeccable, super tendue. Avec les grains et les rotations d’alizés, ses poursuivants ont en revanche été obligés d’empanner à de nombreuses reprises. C’est un scénario que j’ai déjà rencontré sur la Transat AG2R : à quelques milles près, certains arrivent à faire des belles trajectoires alors que d’autres subissent dans les grains.
Alex fait bien marcher son bateau, on sent qu’il le connaît sur le bout des doigts. Hugo Boss a été fiabilisé. Alex est celui qui a le moins ralenti dans la grosse dépression à l’Ouest du Portugal. Il connaît les limites de sa machine. Il s’entraîne un peu dans son coin, il fait des opérations de RP un peu partout. Finalement, ça le fait beaucoup naviguer et il a une bonne démarche.
Désormais, Alex Thomson a juste à maîtriser son avance jusqu’à l’arrivée. Sauf casse matérielle, c’est gagné pour lui. Il va aborder le tour de la Guadeloupe la nuit prochaine. Alex devra sans doute prendre son mal en patience mais vu l’avance dont il dispose, il pourra faire une approche assez sereine. Il a le temps de voir venir.
La suite plus incertaine
Vincent Riou peut éventuellement revenir dans le match pour le podium même si ce sera difficile. Il n’a plus d’aérien depuis quasiment le début de la course donc il a un mode pilote dégradé. Quand Vincent va dormir, le bateau fait des trajectoires droites alors que le vent continue de bouger.
La Route du Rhum reste bien sûr une course au large mais avec un rythme assez similaire de celui d’étapes de la Solitaire du Figaro. Il faut constamment régler, manœuvrer, analyser la météo… J’ai hâte de voir leurs têtes à l’arrivée, à mon avis ils vont être bien crevés. Leurs performances me rappellent que j’ai beaucoup à apprendre. »
Par la rédaction
Source : Mer et Media