Arnaud Boissières participait le week-end dernier au Défi Azimut, sa première épreuve avec le nouveau La Mie Câline-Artipôle. Déçu (12e), le skipper retire néanmoins beaucoup de satisfaction. L'Imoca a connu une profonde restructuration, avec notamment l'ajout de foils, depuis son acquisition et est toujours en phase d’optimisation. A moins 40 jours du départ de la Route du Rhum, Arnaud Boissières compte bien continuer à prendre en main sa machine.
Crédit : V Ollivaud
Arnaud, comment s’est passée cette première épreuve avec votre nouvel Imoca et cette première confrontation avec vos concurrents ?
Arnaud Boissières : « Je suis forcément déçu de mon parcours en solitaire. Je n’ai pas pris un super départ car j’ai eu quelques soucis techniques avant de quitter le ponton. Cela génère un peu de stress en plus mais cela permet aussi de se préparer à la Route du Rhum, ces courses préparatoires servent aussi à ça.Je vois surtout beaucoup de choses encourageantes. Le bateau est facile, en termes de réglages mais aussi physiquement. J’ai réussi à doubler La Fabrique et Newrest Art et Fenêtres dans la nuit, d’autres bateaux munis de foils, et j’ai rapidement trouvé les manettes. La navigation dans la brise m’a permis de me rassurer suite aux modifications que l’on a apportées sur le bateau et surtout sur son potentiel par rapport à nos concurrents directs. Je ne veux pas m’arrêter au résultat. »
Que retirez-vous de ce Défi Azimut ?
« Je me suis super bien senti à bord du bateau, il est plutôt confortable. Il y a encore quelques aménagements à effectuer pour améliorer la vie à bord mais niveau performance pure, je pense que l’on est bien. C’est plutôt la bagarre sur l’eau qui me manque, être au contact, se jauger. Nous allons donc nous baser à Lorient du 8 au 16 octobre pour naviguer face à d’autres concurrents lors de runs à la journée pour travailler les départs, la vitesse, les manœuvres, les essais de voiles…Je suis vraiment dans une logique de progression, pour le bateau comme pour le bonhomme ; finir ma préparation de la Route du Rhum à Lorient me permettra d’effectuer des entraînements plus intenses et d’être près des fournisseurs qui travaillent sur La Mie Câline-Artipôle. Je souhaite mieux appréhender le bateau et surtout me mesurer davantage à la concurrence. »
Le niveau du plateau semble très élevé, quel est votre objectif pour cette Route du Rhum ?
« Ils ne m’ont pas attendu pour progresser ! Le niveau des bateaux et des skippers est très élevé. Si je dois me donner un objectif sur le Rhum, c’est de figurer dans le top 10 à l’arrivée à Pointe à Pitre. Mais encore une fois je me suis pour l’instant très peu jaugé par rapport à la concurrence. Et il faut quand même être conscient que l’on ne joue pas tous dans la même cour : entre les bateaux neufs, les bateaux revus, ceux qui naviguent sur leur bateau depuis deux ans… on ne part pas tous avec les mêmes cartes.Je sais que j’ai un déficit de connaissance de mon bateau par rapport à mes rivaux directs. Néanmoins cela reste une transatlantique, et le terrain de jeu devrait être assez ouvert. On verra sans doute des options différentes en fonction des bateaux et de leurs classements. La Route du Rhum est un véritable objectif pour moi mais il faut garder la tête sur les épaules car c’est un beau plateau au départ. »
Source : J Cornille