Sur cette 4e et ultime étape de la Solitaire Urgo – Le Figaro, Anthony Marchand, troisième au général, avait à la fois à perdre et à gagner. Le skipper de Groupe Royer – Secours Populaire ne pouvait pas faire mieux, en bouclant les 160 milles du sprint final en première position, s’octroyant ainsi une deuxième victoire d’étape après celle décrochée en baie de Saint-Brieuc. Et s’il manque la victoire finale de 16 petites minutes, le Costarmoricain n’a aucun regret à avoir.
Crédit : A Courcoux
Quel sentiment domine dans l’immédiat ?
Anthony Marchand : « Il y a beaucoup de fatigue. J’ai vraiment tout donné jusqu’à la fin. Je n’ai pas arrêté pour grappiller des places au fur et à mesure. A l’arrivée, c’est une nouvelle victoire d’étape ! Au général, c’est une deuxième place, c’est génial aussi, surtout que j’ai aussi réussi à reprendre plus de 20 minutes à Sébastien (Simon, le vainqueur). C’est bon pour mon moral.Là, il y a des larmes, mais je suis content. Je n’oublie pas qu’en partant, mon but était d’assurer le podium. A la fin, j’ai pas mal contrôlé Charlie (Dalin). Peut-être que j’aurais navigué un peu différemment si je m’étais rendu-compte que je pouvais viser la victoire mais je voulais absolument faire un podium et pas faire une « caguade » de dernière minute au risque de ne pas tenir la pression. De toutes façons, Sébastien (Simon) avait quand même pas mal d’avance… »
Avez-vous des regrets à l’arrivée ?
« Non. Je suis hyper content. J’ai zéro regret même si je sais qu’il y avait moyen que je décroche trois victoires d’étape. Un de mes empannages a été une erreur mais c’est comme ça. C’est vrai que c’est dur de se battre pendant trois semaines et de terminer avec 16 minutes d’écart à la fin. Derrière, les gars ne sont pas très loin non plus. Ça reste une Solitaire où tout le monde termine en très peu de temps. C’est l’étape de 24 heures qui a finalement fait le plus d’écarts ou presque. C’est la preuve que ce n’est jamais fini et que sur une course telle que celle-ci, il ne faut jamais baisser les bras. »Avez-vous pensé, à un moment, que la victoire finale pouvait vous revenir ?
« En fait, j’ai fait ma course sans y penser. Je voulais juste tactiquer en ayant l’esprit libre. Seulement matcher avec Charlie et faire devant lui, quoi qu’il arrive. J’avoue néanmoins qu’à la fin, quand j’ai vu que c’était du tout droit et que Séb était à 35 minutes de moi, je me suis dit que ça pouvait sentir bon mais le vent est rentré et ça a accéléré par l’arrière. J’ai vite compris que ce serait trop court. »On imagine qu’il y a, aujourd’hui, la fierté du travail bien fait ?
« C’est vrai que j’ai particulièrement bien travaillé cette année. Avec Alexis (Loison), on a fait un super binôme et cette deuxième place, je la lui dois à lui aussi. Nico Lunven nous a pas mal aidés également dans les choix de voiles. On a en renvoyé plein au plancher pour les modifier. On est vraiment allé chercher des pouillèmes partout. Parfois, on s’est demandé si on n’en faisait pas un peu trop mais au final, je me rends compte que c’est sur des détails que se joue une Solitaire. C’est plein de petites choses, mises bout à bout, qui font la différence et je n’ai rien à regretter. »Source : Rivacom