Ce mardi à 14h33 HF, François Jambou a franchi la ligne d’arrivée de la première étape des Sables – Les Açores – Les Sables en première position (prototypes), après 9 jours, 1 heure, 31 minutes et 30 secondes de mer. Le skipper de Team BFR Marée Haute, qui a parfaitement bien géré les différents systèmes météo, s’est imposé avec plus d’une journée d’avance sur son poursuivant le plus proche. Une performance d’autant plus remarquable que le Brestois était privé d’informations concernant la météo et les positions. Interview.
Crédit : Ch Breschi
Vous avez découvert que vous aviez gagné en arrivant !
François Jambou : « Je pensais que j’étais derrière tout le monde. J’ai vraiment découvert en arrivant que j’avais gagné. Je m’étais dit que si je faisais dans les 5, je sauvais les meubles. Là, je tombe des nues, complètement.»Cette première étape a été dure. Qu’en retiendrez-vous ?
« Le près, c’était long ! Et oui, c’était dur. En fait, j’avais juste des bouts d’info à la BLU. J’entendais « rafales à 45 nœuds », « front froid », mais je n’avais rien de plus. La seule météo que j’ai eue, c’est un cargo Philippin qui m’a dit « It’s the same during two days ». Clairement, je ne suis pas content de la BLU. »Au final, on a l’impression que, pour vous, cette course a été plus dure mentalement ?
« C’est le cas. Le fait de ne pas avoir la météo m’a achevé. Je suis trop sensible à ça. Le fait de ne pas avoir le classement aussi a été difficile. Je pense qu’aujourd’hui je ne suis pas assez solide sur ce plan. Il faut que je travaille ça surtout que pour couronner le tout, j’ai cassé mon aérien lors de la première nuit. J’ai ainsi tout fait en mode compas car à un moment, j’ai réussi à installer un aérien de spare dans le cockpit mais il se trouve qu’au près, ça ne marche pas. »En terminant avec une avance considérable sur votre dauphin, vous prenez une option sérieuse pour la victoire finale.
« Oui mais je me dis que si c’est possible de terminer avec une telle avance sur la première étape, c’est que quelqu’un d’autre est capable de le faire sur la deuxième. Du coup, il va falloir faire attention. Mais c’est sûr que c’est top. Je n’avais pas eu des supers conditions sur les premières courses pour le bateau, et surtout je le découvrais. J’avais eu du mal à prendre l'ascendant sur Erwan Le Méné qui navigue super bien et qui connait parfaitement son bateau. Là, je prends l’avantage. »Source : L.Lunven