Déjà présent lors de l’édition 2014-2015, Jack Bouttell, 26 ans, dispute sa deuxième Volvo Ocean Race au sein de l’équipage de Dongfeng Race Team. Né en Australie, installé ensuite en Angleterre puis passé par la France pour découvrir la course au large en solitaire en Figaro, il fait office de n°1 sur le VO65 skippé par Charles Caudrelier. Rencontre.
Credit : M.Keruzore/Volvo Ocean Race
Que gardez-vous de la deuxième étape de la Volvo Ocean Race entre Lisbonne et Le Cap ?
"Cela a été une étape dure, au cours de laquelle nous avons appris beaucoup de choses sur la flotte. Nous avons très bien navigué, puisque nous avons été en tête pendant dix jours, avant cet empannage un peu trop tardif qui nous a fait tomber dans la molle et nous a coûté notre première place.
Cela a été un moment très dur pour Charles et Pascal (Caudrelier et Bidégorry, le skipper et le navigateur), parce que nous avons perdu 60-70 milles, mais nous avons réussi à trouver une bonne vitesse pour revenir et finir deuxièmes.
Franchement, je n’aurais jamais pensé que nous parviendrions à réussir un tel retour, nous avons beaucoup appris sur l’état d’esprit de l’équipe.
Dans quel état d’esprit abordez-vous cette troisième étape à destination de Melbourne et l’Australie, votre pays de naissance ?
Elle va être très dure, d’autant que l’escale à Melbourne sera très courte, 5-6 jours, et qu’on n’a pas le droit de faire des modifications importantes sur le bateau, seulement deux membres de l’équipe technique sont autorisés à travailler dessus.
Derrière, il y aura une nouvelle étape de 6000 milles vers Hong Kong, donc il ne faut pas avoir de problèmes matériels sur cette étape.
Pour moi, ce sera une première dans l’Indien et le Grand Sud, j’ai hâte d’y être, je sais qu’en tant que n°1, je vais être souvent très mouillé, j’ai beaucoup échangé avec Stu (Bannatyne) et Daryl (Wislang, forfait de dernière minute) pour être le plus « safe » possible lorsque je serai à l’avant.
En tant qu’anglo-saxon, quelle valeur a pour vous la Volvo Ocean Race ?
C’est la meilleure course du monde en équipage, tout simplement, le très haut de gamme. Je me souviens que quand j’étais enfant, j’avais été marqué par un documentaire appelé « Ocean Worries » qui racontait l’édition avec des bateaux comme Illbruck, Assa Abloy… Je prenais cette course plus comme une aventure extraordinaire que comme une compétition, et c’est aussi pour ça que je suis fasciné par le Vendée Globe que j’espère courir en 2020.
Cette expérience sur la Volvo Ocean Race va d’ailleurs beaucoup m’aider en termes de gestion de projet, de logistique, mais aussi de navigation et de compétition, parce que c’est une course où tu es à fond pendant neuf mois pour gagner.
Maintenant, vous visez le Vendée Globe, dès 2020 ?
Oui, je viens d’ailleurs de racheter l’ancien Spirit of Canada, avec lequel Derek Hatfield a fait le Vendée Globe 2008. Je vais le ramener du Canada l’été prochain après la Volvo Ocean Race, j’espère trouver des partenaires pour faire un chantier dessus et l’améliorer. Entre deux étapes de la Volvo, j’essaie de monter un budget, j’en suis au démarrage du projet.
Par la rédaction
Source : VOR