Mini Transat / Quentin Vlamynck, 6e au Marin : "Le Mini est trop petit pour les foils"

Jeudi 16 novembre, Quentin Vlamynck a bouclé la Mini-Transat. Le jeune skipper d’Arkema 3 a franchi la ligne d’arrivée de la seconde étape au terme d’une traversée éprouvante à bord d’une machine extrêmement innovante. Il s’est emparé de la 6e place de l'étape dans la catégorie des prototypes. "J’étais plus dans une logique de découverte de mon bateau dans un contexte de compétition au long court et de préservation du matériel."


Credit : Ch.Breschi


Quentin, 14e de la première étape de la Mini-Transat et 6e de la seconde. Qu'en pensez-vous ?
« Je me sens davantage à ma place sur cette étape. Au classement général, je devrais terminer 6e ou 7e, et je suis content de cette performance. Les premiers concurrents en proto sont impressionnants et maîtrisent très bien leurs machines. Ils vont vraiment très vite. 

De mon côté, j’étais plus dans une logique de découverte de mon bateau dans un contexte de compétition au long court et de préservation du matériel. J’ai profité des soucis techniques de certains de mes concurrents pour gagner quelques places. C’est le jeu de la course au large. »


Quelles mésaventures avez-vous connu dans cette étape entre Las Palmas et Le Marin ? 
« J’ai eu des galères et des moments de solitude. Moins de 24 heures après le départ, je me suis pris un filet de pêche dans la quille et les safrans, alors que je naviguais sous spi. J’ai dû plonger pour dégager tout ça. Peu de temps après, je suis tombé sur un deuxième filet ! Heureusement il y avait des pêcheurs à proximité qui m’ont indiqué comment sortir de cette mauvaise passe mais j’ai encore perdu du temps et pris un coup au moral… 

Par la suite, j’ai rencontré des problèmes au niveau de mon rail d’étai mobile ce qui m’a obligé à bricoler à l’avant du bateau six ou sept fois. À chaque intervention, je devais affaler le spi et je perdais du terrain sur la tête de course. 

Puis après le Cap-Vert, je me suis dérouté pour aider Patrick Jaffré qui avait des problèmes de safrans. J’ai là encore perdu au moins trois heures. Le lendemain, comme par magie, je suis tombé sur Romain (Bolzinger) qui venait de démâter et mettait en place un gréement de fortune. C’est étrange de croiser un concurrent dans cette situation, ça incite à calmer un peu le jeu… »


Etes-vous satisfait des performances du Mini 6.50 Arkema 3 ?
« Ce bateau a un potentiel énorme. Parfois ça envoie vraiment ! La veille de l’arrivée, par exemple, je me suis régalé car la mer était bien plate. En fait, les foils sont vraiment efficaces quand la mer est rangée.

Mais le reste du temps, quand les vagues se forment, le Mini est trop petit. Il subit la mer et tape beaucoup. Durant cette transatlantique, j’ai réalisé que naviguer à haute vitesse, ça s’apprend. Ce bateau est exigeant physiquement et le niveau de stress est élevé, il faut sans cesse rester aux aguets. »


Quel est votre programme désormais ?
« Je vais prendre le temps de me reposer, d’analyser ma course et cette expérience très enrichissante. Je vais préparer le retour du Mini par cargo. Puis il y aura un chantier d’hiver afin de lui ‘refaire une santé’. Je ne vais pas rester bien loin du Mini et j’ai déjà hâte de retourner au large. »

Par la rédaction
Source : MA Prestation