Pour sa première participation à la Transat Jacques Vabre à bord d’un IMOCA, Isabelle Joschke s’est préparée minutieusement en mer et sur terre. À sa manière. Vélo, natation, pilates, alimentation, la skipper de Generali adapte sa préparation. Explications.
Credit : Y.Zedda
"J’ai arrêté de faire ce que tout le monde faisait"
Et si la clé d’une bonne préparation était finalement d’apprendre à se connaître et à se faire confiance ? Plus les années passent, plus Isabelle Joschke en est convaincue : « Je pense que c’est vraiment ce qui me différencie des autres concurrents. J’ai arrêté de faire ce que tout le monde faisait parce que cela ne me convenait. Les entraînements classiques me fatiguaient plus qu’ils ne me donnaient de l’énergie. Aujourd’hui, ce que j’ai mis en place n’est pas mieux ou moins bien, c’est juste différent et adapté à ma morphologie. Je connais mes forces et mes limites, ce qui m’apporte énormément de confiance en moi. »
Vélo, course à pied et natation
Des séances de musculation passées à lever des altères, très peu pour elle ! « La navigation à bord d’un 60 pieds est un vrai challenge physique pour moi compte tenu de mon petit gabarit, mais ce n’est pas en prenant du poids que je vais le gagner, explique Isabelle Joschke, skipper de Generali. Et puis je porte déjà tellement de choses lourdes sur un tel voilier que je ne vais pas m’infliger ça en plus à l’entraînement ! »
Pour se préparer, la skipper, âgée de 40 ans, a plutôt misé sur une combinaison de sports complémentaires. D’abord, le vélo, la course à pied et la natation pour travailler son endurance et sa résistance. « Quand on s’entraîne plusieurs mois d’affilée, notamment l’hiver, mieux vaut varier les plaisirs pour éviter l’ennui et la monotonie », précise-t-elle.
Découverte du Pilates
En parallèle, la navigatrice franco-allemande pratique le Pilates. « J’ai découvert cette discipline il y a deux ans, et ce fut une révélation. J’ai énormément gagné en stabilité. Ces séances m’aident à reconstruire mon dos, très sollicité par la voile, et à travailler mon équilibre. C’est essentiel en mer pour trouver les bons appuis et bien se déplacer à bord du bateau.
Le Pilates me permet aussi de rassembler et d’engager tous mes muscles dans un même geste, un même mouvement. J’adopte ainsi de bonnes postures. Nous avons élaboré un protocole que je peux reproduire en course pour m’étirer, décomprimer ma colonne vertébrale ou dérouler mes épaules. Je sais quoi faire en cas de douleurs pour libérer les tensions. »
"Cinq minutes pour faire le vide"
Avant une grande échéance, la navigatrice a également adopté des rituels, par exemple le matin. « Je ferme les yeux et je prends cinq minutes pour faire le vide afin d’éviter toutes pensées parasites dès le début de la journée, raconte-t-elle. C’est une manière de ne pas me laisser submerger par des choses stressantes dès le réveil. Je fais aussi régulièrement des exercices de visualisation mentale. La veille d’une course, je me projette ainsi dans le parcours, j’anticipe mentalement les choses à faire quand il y aura du vent, etc. C’est très rassurant. »
Par la rédaction
Source : TB Press