The Bridge / François Gabart signe une nouvelle victoire à bord du maxi trimaran Macif (ITW)

13h 31mn et 20sec (19h 31mn et 20sec, heure française), ce lundi 3 juillet 2017, le maxi trimaran MACIF a coupé la ligne d’arrivée de la Transat du Centenaire dans le cadre de THE BRIDGE. À 34 ans, François Gabart ajoute une ligne de plus à son imposant palmarès. "Le bateau a encore de la ressource, ça me donne une direction à suivre."


Crédit : Th Martinez


Après 8j 00h 31mn et 20sec de course, François Gabart et ses cinq hommes d’équipage - Pascal Bidégorry, Guillaume Combescure, Antoine Gautier et Yann Riou - signent une victoire collective, au terme d’un parcours de 3 152 milles à 18,61 nœuds de moyenne.

Jamais deux sans trois
François Gabart, qui a déjà remporté la Transat Jacques Vabre en double en 2015, la Transat Anglaise (The Transat-bakerly) l’an passé en solitaire, signe, une victoire de plus à bord du dernier né des quatre trimarans Ultims présents sur The Bridge. Un succès collectif au terme d’une course menée d’une main de maître entre Saint-Nazaire et New York.


François Gabart prend la parole :
Comment avez-vous vécu cette arrivée sur New York ?
« Comme je l’ai vécue l’an dernier, je pourrais dire que je sais comment ça se passe ! Mais à chaque fois, on prend une petite gifle, tellement c’est beau et impressionnant. J’ai vécu quelque chose d’extraordinaire avec mon équipe, cette arrivée juste au pied de Manhattan est un vrai plaisir. »


Que devez-vous au bateau ?
FG : « On ne peut pas séparer le bateau de l’équipage, déjà parce que le bateau a été fait par une partie de l’équipage (Antoine Gautier et Guillaume Combescure ont travaillé sur la conception et la construction, ndlr), et parce qu’en course, ça ne doit faire qu’un. 

Il faut une symbiose entre le bateau et l’équipage. Nous avons un magnifique bateau, nous avons aussi eu un équipage génial, tout a parfaitement fonctionné ensemble. Après, pour parler uniquement du trimaran MACIF, je suis ravi de ses performances. 

C’est la première fois que nous naviguons contre IDEC Sport, cela faisait un an que nous n’avions pas navigué contre Sodebo, c’est toujours intéressant de voir où on en est. Les performances du bateau au près sont très bonnes, nous avons presque été surpris par moments d’aller aussi vite ! Cela prouve que tout le travail qui a été effectué sur les appendices, sur l’aérodynamisme, sur les foils, sur la capacité du bateau à être aérien, ont porté leurs fruits. »


L'objectif de The Bridge était aussi de préparer votre tentative de record sur le tour du monde en solitaire en fin d’année, avez-vous appris beaucoup de choses dans cette perspective ?
FG : « Oui, bien sûr, le fait d’être à l’écoute du bateau depuis la table à cartes, de le sentir aller vite, m’a permis de me rendre compte que j’avais encore de la marge : si j’arrive à tourner les manivelles un peu plus vite, ça ne peut qu’aller dans le bon sens, le bateau a encore de la ressource, ça me donne une direction à suivre. 

J’ai vu qu’il y avait des choses que je ne sais pas encore faire en solitaire, mais si je suis capable de m’en rapprocher un peu, le record peut être battu, même si ce n’est pas le seul paramètre qui rentre en compte. Après, je n’ai pas eu les conditions d’un tour du monde, il va falloir renaviguer dans du portant. »


Vous avez eu pas mal de dorsales et de zones de transition à négocier avec des prévisions pas toujours fiables ; vous avez aussi livré un beau duel à IDEC. Cette course aura-t-elle été stressante pour vous à la navigation ?
FG : « C’était différent de ce que j’avais connu jusqu’ici. Quand tu es en solitaire, comme tu as pas mal de choses à faire sur le bateau, tu fais au plus simple en termes de stratégie : tu te donnes 15 minutes pour faire la nav, tu décides de ta route et tu pars aux réglages. Là, vu qu’il y avait quelqu’un à la barre et aux réglages en permanence, je me suis à chaque fois reposé les questions. 

J’ai passé énormément de temps à la table à cartes, plus que ce que j’aurais pensé, à imaginer tous les scénarii possibles et il y en a eu beaucoup, vu qu’on a eu beaucoup de transitions et de virements. En plus, quand tu es en tête, tu as plus à perdre que les petits copains derrière, tu jongles beaucoup entre la trajectoire idéale pour ton bateau et celle qui te permet de te positionner entre l’arrivée et les autres. 

C’est un jeu qui n’est pas facile et demande d’être réactif, il y a eu des petits moments où j’étais étonnamment tendu par la situation, ce qui m’arrive rarement en solitaire, mais au final, c’était un vrai plaisir : j’adore la météo et la stratégie. »


Classement du lundi 3 juillet, à 20h
1 / Macif (François Gabart) : arrivé le 3 juillet à 13h 31mn et 20sec (heure locale)
2 / IDEC SPORT (Francis Joyon) : à 125 milles de l'arrivée
3 / Sodebo Ultim’ (Thomas Coville) : à 47 milles du premier (Un membre de l'équipe sérieusement blessé)
4 / Actual (Yves Le Blévec) : à 425 milles du premier

par la rédaction
Source : Frette Communication