The Bridge / 15 milles d'écart entre Macif et Idec Sport, Francis Joyon : "On est au taquet"

Accusant un retard de 700 milles face au Queen Mary 2, la bataille fait rage pour les quatre fantastiques en ce 4è jour de course. Le statuquo qui semble l’emporter aujourd’hui sur l’eau ne trompe personne. En dépit d’un effet de compression et d’extension de la flotte, sur un classique air d’accordéon, la régate bat toujours son plein.

Crédit : JM Liot



« Nous sommes au cœur de ce pour quoi nous sommes venus », confirme Francis Joyon à bord d’IDEC SPORT, qui progresse en embuscade à une poignée de milles de Macif, l’actuel leader, en approche de la bordure Sud de la zone interdite à la navigation et définie par les règles de course de cette Transat du Centenaire. Et le skipper, détenteur du Trophée Jules Verne, d’ajouter : « tout le monde est « taquet ». Hier soir, à l'heure de la réception des derniers fichiers météos, nous avons observé les mêmes changements de cap simultanés chez chacun des trois premiers multicoques, preuve de la réactivité des équipages. »


Dans ce contexte, bien que les routages se ressemblent pour les 36-48 heures n’augurant pas de divergences dans les choix de route pour les quatre protagonistes, l’horizon se dégage pour le dernier tronçon du parcours entre Terre Neuve et New York. « Cette zone est une véritable nursery pour une multitude de phénomènes qui s’y développent », explique Dominic Vittet, le météorologue de la course. « Parmi eux, certains meurent sur place, d’autres génèrent des dépressions, qui traversent ensuite l’Atlantique jusqu’à nos côtes européennes. Cette zone et ses phénomènes restent très difficiles à prévoir et laissent le champ libre à beaucoup d’incertitudes pour la fin de course, en offrant autant de coups à jouer… » Et ce ne sont pas les 22 marins de la course qui diront le contraire.


Jean-Luc Nélias (Sodebo Ultim’), troisième : "Les premiers vont redémarrer"
« On a pu faire une partie de notre retard au passage d’une dorsale anticyclonique que les premiers traversent actuellement. Il y a forcément une compression de la flotte. Mais ces premiers vont redémarrer et cela va créer une extension et l’élastique va de nouveau se détendre. Il faut donc attendre quelques heures encore pour connaître le vrai écart entre les bateaux. La situation un peu « foireuse » qui nous attend après le passage de la zone des glaces pourrait nous être un peu favorable. Les meilleures chances que l’on puisse avoir se situent dans les dernières 24-48 heures heures de course. Si les hautes pressions s’installent, on pourra alors peut-être faire un bord du facteur, et pourquoi pas un petit hold-up ! »


Classement du jeudi 28 juin 2017, à 16h
1 / Macif (François Gabart) : à 1629 milles de l’arrivée
2 / IDEC SPORT (Francis Joyon) : à 15 milles du premier
3 / Sodebo Ultim’ (Thomas Coville) : à 53 milles du premier
4 / Actual (Yves Le Blévec) : à 223 milles du premier

par la rédaction
Source : Frette Communication