Décalé à 14 h 00 pour essayer de bénéficier d’un vent établi, le départ demain de la quatrième et dernière étape de la Solitaire URGO devrait se dérouler dans des conditions de vent relativement faibles. Entre Concarneau et Dieppe, un menu météo complexe attend les 43 solitaires sur un parcours long de 505 milles qui ne sera pas de tout repos.
Crédit : A Courcoux
Début de parcours
Pas de parcours côtier : juste une bouée de dégagement dans la baie, puis la cardinale Linuen à laisser à bâbord avant de faire route sous spi vers la Basse jaune (Glénans). De l’archipel que la flotte contourne par le Sud, jusqu’à Penmarc’h, les concurrents évolueront dans une période de transition, avec potentiellement des molles à négocier avant que le vent s’établisse plus clairement à l’Ouest-Nord Ouest dans la soirée.
Dure soirée
La route conduisant à l’Occidentale de Sein est assez ouverte et peut laisser du jeu en latéral. Les skippers mettront ensuite de l’Est dans leur route pour rejoindre le chenal du Four, où le vent se renforcera au petit matin mais dont le tapis roulant et ses renverses peuvent accentuer les écarts pour ceux qui auront créé les premiers décalages.
Lendemains houleux
Du phare du Four à celui de Wolf Rock, la Manche est large - 87 milles - et un résidu de houle d’Ouest pourrait se combiner avec la mer du vent pour créer des conditions assez désagréables. Pas de gros coups tactiques à jouer sur cette traversée où les concurrents évoluent travers au courant mais du pilotage assez technique au reaching avec un vent soutenu à 15- 20 noeuds. Les premiers pourraient apercevoir les côtes anglaises en fin d’après-midi mardi. Se prépareront-ils à une longue procession au louvoyage vers la marque Sud Owers, à l’Est de l’île de Wight, ou bien le front annoncé par certains modèles apportera-t-il du portant libératoire dès le cap Lizard ? Il faudra beaucoup de clairvoyance et de l’inspiration pour se positionner au mieux et rester en phase avec cet éventuel phénomène et la transition qui l’accompagnera.
Ne pas se laisser Albâtre
Quelque soit le schéma, la traversée entre Owers et Antifer, dernière grande marque avant la remontée de la côte d’Albâtre vers Dieppe devrait s’avérer rapide et sous spi. Avec déjà trois jours de course dans les bottes, les concurrents devront encore puiser dans leurs ressources sur les derniers milles et rester concentrés si le régime de vent mollit en fin de course et oblige à naviguer tout près des falaises, l’arrivée sur Dieppe ayant souvent écrit des pages épiques de la Solitaire.
Les routages les plus optimistes annoncent une arrivée au milieu de la nuit de jeudi à vendredi.
Les mots des marins
Charlie Dalin (Skipper Macif 2015), 3ème au général, à 1h 01 du leader
« Je suis confiant. J’ai une situation plus facile que les deux leaders qui ont tout à perdre. On part sur une étape longue qui va être complexe, ouverte, tous les ingrédients qui me plaisent. Les 48 premières heures notamment vont être compliquées avec un cocktail détonnant de vent faible et de courant fort. En étant percutant sur le début de course, il y aura moyen de faire de l’écart. Ensuite, comme on fait de l’Est dans la Manche, le courant s’inverse d’abord sur l’arrière de la flotte et les écarts ont toujours tendance à augmenter. C’est clair que cette étape est un gros morceau, peut-être le plus gros morceau de cette Solitaire ».
Tanguy Le Turquais, Nibelis, 15e au général à 2h40 du leader
« J’ai fait un peu de météo ce matin, cette étape s’annonce super bien ! Ce sera un peu compliqué de quitter la pointe bretonne, ensuite la première traversée de la Manche sera simple avec du vent d’Est au reaching. Pour le reste, c’est encore indécis. On a du beau temps et le parcours est magnifique. J’ai l’impression d’aller participer à une finale d’un tournoi du grand chelem. Je suis bien dans ma tête, la troisième étape m’a remis en confiance. Je reviens dans le match avec Julien (Pulvé) et Pierre (Le Boucher) qui n’est pas loin, Milan (Kolacek) non plus. Sur ce genre d’étape, on peut s’attendre à tout. Avec la fatigue accumulée, les deux traversées de Manche, la pétole et le courant, il peut y avoir de sacrés écarts. Il faut que je gagne l’étape en Bizuth, c’est le plus important.»
Anthony Marchand (Ovimpex- Secours Populaire) 34ème au général, à 8h39 du leader.
« Faire un coup ? C’est dangereux en Figaro ! Je navigue plutôt centré sur le plan d’eau, je vais faire cmmd je sais faire, petit coup par petit coup pour faire une belle place. Y a as de miracle, juste une micro-bataille avec Erwan (Tabarly) et l’envie de se faire plaisir de montrer à la fin que sans mon souci de grand voile sur la première étape, je jouais dans les 5 ou les 10. J’attends ce soir pour regarder la météo car j’étais en mode récup’. Avec mon souci de grand voile, je suis arrivé à Gijon la veille du départ, ensuite, on n’a eu qu’une journée ici. Ce que je sais, c’est que l’arrivée à Dieppe sera compliquée, et je plains ceux qui jouent pour le général. On a le souvenir où le classement s’est complètement décidé ici. Ca bougera dans les 10, c’est certain. Quant à Nicolas, je pense qu’il sera vraiment très dur à battre parce qu’il est rapide tout le temps. Il a aucun trou et mérite cette Solitaire ».
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Source : Rivacom