SMA a terminé quatrième du Grand Prix Guyader dimanche. Quatrième sur cinq, pas le scénario rêvé. Un bilan en demi-teinte pour Paul Meilhat et ses troupes. Mais un vrai laboratoire d’essais pour l'IMOCA tout juste sorti d’un chantier d’un mois et surtout fraîchement doté d’un foil à tribord. Le skipper dresse le bilan de ces quatre jours.
Credit : V.Curutchet
Le bilan est-il mitigé ?
Paul Meilhat : « A chaud, il l’est : il y a autant de points positifs que négatifs. Mais il est impératif de relativiser, je dois faire preuve de patience. Le gros point positif, c’est qu’on était au départ de la course, et il a fallu que toute l’équipe mette les bouchées doubles pour y parvenir, sans rien renier à la fiabilité : nous avons eu très peu de soucis techniques même lorsque nous avons eu du vent fort, vendredi.
Quel bilan tirez-vous de l’exploitation du foil tribord ?
P.M. : Il nous a procuré des sensations encourageantes, dont certaines qui m’étaient inconnues. On regrette de ne pas avoir eu plus souvent l’occasion de l’utiliser, notamment sur les runs, parce que ce n’était pas le bon bord pour le faire. Vendredi, on est même parti faire un bord hors course dans les conditions qui nous convenaient pour exploiter ce foil, et on a touché des vitesses qu’on n’avait jamais atteintes avec le bateau. On a tenu plusieurs minutes à un tempo de 26-27 nœuds, ce qu’on n’avait jamais fait sur mer plate.
En revanche, vous redoutiez un peu son utilisation au près.
P.M. : C’est une des bonnes nouvelles : avec le foil, le bateau reste performant au près. Vendredi, nous avons remporté le côtier sur le dernier bord de près, dans le vent soutenu (30 nœuds). SMA reste toujours aussi performant dans ces conditions, et c’est une très bonne nouvelle ! Le foil ne nous gêne pas du tout quand il est immergé mais, dans le petit temps, à moins de 8 nœuds comme ce fut le cas dimanche, on est pénalisé par la traînée. On ne peut pas le remonter totalement. On le savait, mais on aurait aimé que ça se sente moins. On va travailler dessus. On savait qu’il y aurait une perte, mais il faut parvenir la quantifier.
Votre 4e place s’explique finalement assez bien.
P. M. : Ce qui est difficile à digérer dans l’instant, c’est qu’on battait ces bateaux auparavant sur les courses côtières. Nous avons notamment gagné le tour de l’île de Groix lors du Défi Azimut quelques semaines avant le départ du dernier Vendée Globe. Mais il ne faut pas oublier non plus comment les foilers ont progressé. Nous sommes aussi déçus du résultat brut parce que, samedi soir, après notre 2e place sur le côtier du jour, nous étions deuxièmes au classement général. La journée de dimanche ne nous a pas été favorable, avec ce tout petit air qui a régné sur la baie de Douarnenez.
Quel est le programme désormais ?
P. M. : Jusqu’à la mi-juin, nous sommes en phase de test, pour répondre à une question simple : est-ce que nous mettons un foil à bâbord ou est-ce que nous revenons aux dérives droites ? Nous allons donc naviguer le plus possible pour continuer à collecter un maximum de données. Nous allons aussi ménager des temps pour laisser parler les sensations et échanger sur ce qu’on ressent. Pour cela, les courses sont un bon moment, et nous serons au départ de l’Armen Race pour pouvoir encore nous jauger face à la concurrence. »
Grand Prix Guyader, classement final IMOCA
1 Safran (19,5 points)
2 Finistère Mer Vent (22,5 points)
3 StMichel Virbac (24,5 points)
4 SMA (25 points)
5 Vivo Abeira (44,5 points)
Par la rédaction
Source : SMA