Avec plus de 25 nœuds en vitesse moyenne depuis Ouessant, Thomas Coville affole les compteurs ! En neuf jours, Sodebo Ultim’ a parcouru plus de 6000 milles. Le marin ne boude pas son plaisir. "On fait des bonnes pointes de vitesse mais il faut faire attention au matériel et à ne pas se laisser trop prendre au jeu. Pour aller à 28-30 nœuds, il faut un vent de 15-22 nœuds. C’est la réussite pour aller vite avec ces engins-là ! "
Bonne Espérance en fin de semaine
Aujourd'hui, le skipper attaque le 10ème jour de sprint. Le maxi trimaran cavale dans le sud de l’Atlantique Sud et contourne l’anticyclone de Sainte-Hélène. Objectif : le passage du Cap de Bonne Espérance en fin de semaine. "Le joli temps de référence à l’Equateur m’a mis en confiance. On va surement perdre un peu de temps avec Sainte-Hélène, mais ça s’équilibre avec tout de même une très bonne vitesse sur la trajectoire de Sodebo Ultim’. Je suis plutôt confiant pour la suite." savoure Thomas Coville ce mercredi.
NoGo Zone (la zone limite des glaces que s'impose le team Sodebo)
Depuis sa position actuelle et le cap de Bonne Espérance, Thomas Coville entre dans une zone particulièrement stratégique. Le skipper n’a pas d’autre choix que celui de la négociationpour les prochaines 48 heures. A partir de demain matin et jusqu’à samedi prochain, il va devoir enchainer les empannages pour se glisser dans un couloir étroit d’environ 80 milles de large (soit 148 kms de large). Au nord de ce couloir, une cellule anticyclonique où les vents peuvent être variables et faibles, et au sud, une zone de glaces que les routeurs du marin ont qualifié de NoGo Zone (cette NoGoZone est située en dessous du 43° Sud). Cette année, les satellites ont en effet repéré des champs de glaces exceptionnellement nord (45°Sud). Explications du marin.
"Toute à l’heure au radar, j’ai croisé un brise-glace. Ça donne le ton de ce qui se trouve au Sud ! Hier également, j’ai eu une alerte radar d’un super tanker. Depuis le départ, on sait que les glaces sont assez nord. Il y a un énorme amas de glaces de plusieurs dizaines de kilomètres qui s’est disloqué et forme des growlers. C’est à la fois magique et angoissant.
Tout l’enjeu, c’est la tenaille entre la zone de non vent située au nord et provoquée par l’anticyclone de Sainte-Hélène et au sud la zone de glaces. Il faut que je me faufile dans ce couloir ce qui va nécessiter de faire beaucoup de manœuvres et d’empannages à priori toutes les heures et demi. Soit environ quarante empannages dans cette zone.
On ne va pas jouer au samouraï, je n’irai pas dans la zone de glace. Si l’anticyclone remonte un peu dans le nord, cela me permettra de me dégager plus vite. "
A 17h20, Thomas Coville possède une avance de 864 milles sur le record de Francis Joyon.
Temps à battre : 57 jours 13 heures et 34 minutes.
par la rédaction
Source : A Bourgeois