Morgan Lagravière, bizuth du Vendée Globe, a été contraint à l'abandon jeudi dernier suite à un choc avec un OFNI, entrainant la casse de son safran tribord. Arrivé samedi à Cape Town, Safran sera ensuite convoyé par l’équipe technique quand son skipper rentrera en France en avion en début de semaine. Après 18 jours aux avant-postes, le jeune marin livre ses impressions.
Credit : E.Courly/Safran
"Cette quatrième place n’était pas un coup de chance"
« J’ai eu du mal à me mettre dans la course mais rapidement, mon esprit d’attaquant est revenu. Cette quatrième place n’était pas un coup de chance, c’était ma place. J’ai pris conscience qu’avec ce bateau, j’avais les moyens techniques et qu’avec mon expérience ces dernières années, j’avais les moyens sportifs d’être performant.
Cela m’a donné un capital confiance pour rivaliser avec les meilleurs. Je n’avais pas de complexe par rapport à Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII), Alex Thomson (Hugo Boss) ou Sébastien Josse (Edmond de Rothschild). Eux avaient l’expérience, moi j’avais d’autres arguments. Si ma course avait continué, j’aurais gardé cet esprit offensif. »
"Un vrai condensé de vie"
« Sur ce quart de Vendée Globe, je suis passé par toutes les émotions qu’un être humain est capable de ressentir. C’est un vrai condensé de vie. Cela m’a permis de grandir et d’apprendre sur moi. La troisième fois que je suis monté au mât (le 15 novembre pour un problème de drisse, ndlr) j’ai cru que j’allais mourir. Je me faisais massacrer contre le mât avec une violence inouïe. »
"L’aventure se finit brusquement"
« Je n’avais pas envie de me morfondre, j’ai tout de suite rebondi. J’ai déjà eu des avaries qui ne m’ont pas empêché de continuer à naviguer et à être heureux. C’est sûr il y aura des moments durs cet hiver quand je regarderai les copains sur la cartographie mais cela ne va pas durer longtemps.
Je prends conscience de ce que j’aime sur la terre parce que je suis parti en mer. Aujourd’hui, je vais commencer par me reposer et m’alimenter : je n’ai plus que la peau sur les os ! Puis, avec Bilou et l’équipe, on va préparer le bateau pour le retour. Ce bateau m’a montré de belles choses mais l’aventure se finit brusquement avec un peu de frustration. On a encore de belles choses à se dire, lui et moi. »
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http://www.scanvoile.com/2016/11/flash-avarie-de-safran-pour-morgan.html#.WDre07LhDIUpar la rédaction
Source : Mille et une vagues