En association avec le cabinet VPLP, Guillaume Verdier a dessiné douze des vingt-neuf bateaux engagés dans cette huitième édition du Vendée Globe, dont les huit premiers au classement. L'occasion de faire un premier bilan après 13 jours de course.
Credit : JM Liot / DPPI / Vendée Globe
Douze jours après le départ, on ne déplore pas d'abandon officiel. Que vous inspire cette situation ?
« Elle me réjouit bien sûr. La fiabilité est le sujet qui me donne un nœud à l'estomac. En tant que responsable des structures, c'est ce qui m'inquiète le plus, davantage que la performance. Les bateaux n'ont pas encore subi de tempête, ils sont passés à travers les mailles du filet et cela a bien préservé le matériel. C'est la première fois qu'on va voir autant de bateaux à l'équateur, c'est fantastique. Le seul bémol c'est que Tanguy de Lamotte a rencontré un problème inhabituel (une rupture de la tête de mât, ndr). »
Comment jugez-vous les performances d'Alex Thomson ?
« Je ne suis pas étonné de le voir devant. C'est lui qui a pris les plus grands risques architecturaux. Alex dispose d'un bateau moins polyvalent que les autres foilers, mais quand les conditions lui sont favorables, il est plus rapide.
La coque d'Hugo Boss n'est pas très différente de celles des autres foilers. En revanche, pour ce qui est de la taille des foils, il y a une nette différence sur le pourcentage de portance. C'est ce qui fait la différence en terme de performance. C'est un bond en avant d'avoir conçu un appendice si grand. Le fait que le foil pousse plus permet d'avoir moins de résistance, et donc d'aller plus vite. »
Pensez-vous qu'Alex pousse plus son bateau que ses poursuivants ?
« Non, je ne pense pas. Mais comme il aligne des vitesses moyennes plus élevées, la navigation doit être plus stressante. Et attention à la préservation du bateau. Davantage que ses concurrents, il va falloir qu'il soit vigilant dans les tempêtes et dans les mers du Sud, en sachant rétracter son foil suffisamment tôt… »
Par la rédaction
Source : Mer et Media