ITW / Les passages clés du Vendée Globe vus par le routeur Marcel van Triest

Le Vendée Globe est une course autour du monde en solitaire et sans escale mais aussi sans assistance. Toute aide extérieure est interdite et cela vaut également pour la météo. Une fois en mer, Armel Le Cléac'h ne pourra plus bénéficier des précieux conseils de son routeur Marcel van Triest. Mais dans la semaine qui précède le départ, les deux hommes se verront quotidiennement pour faire le point sur la situation météo de la première partie de course. Un travail en amont primordial.


Crédit : V Curutchet 

« Aux Sables d’Olonne, Armel est très sollicité par le public, les médias, l’armateur. Il est donc important pour lui de pouvoir compter sur quelqu’un de confiance pour analyser la météo. La veille du départ, nous aurons une vision de la situation jusqu’à la moitié de l’Atlantique Sud. Armel devra
ensuite actualiser les données au fur et à mesure », explique Marcel van Triest. Détails des passages clés du Vendée Globe vus par le célèbre routeur.


LE GOLFE DE GASCOGNE
« L’entame du Vendée Globe est compliquée. Au mois de novembre, les conditions peuvent être rudes pour l’homme et le bateau si une dépression balaye le Golfe de Gascogne. Il faut parfois faire le dos rond d’entrée de jeu. Historiquement, il y a eu beaucoup d’abandons durant les premiers jours de course. Les marins sortent de trois semaines ponctuées de sollicitations diverses, ils sont un peu fatigués et pas en symbiose avec leur bateau. »


LE POT AU NOIR
« Le Pot au Noir est une zone instable où les grains violents alternent avec des zones de calme. Armel devra faire une analyse précise des fichiers météo et décider au large du Portugal à quelle longitude aborder cette zone. »


LA DESCENTE DE L’ATLANTIQUE SUD
« Passé l’équateur, il faut négocier le contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène avant de faire route vers l’est et rejoindre les vents portants qui emmènent les coureurs vers le cap de Bonne Espérance et l’Océan Indien. Tout est question de timing : Armel devra déterminer le moment le plus opportun pour mettre le clignotant à gauche. »


LES MERS DU SUD
« Les océans Indien et Pacifique ne seront pas une découverte pour Armel qui connaît la musique. Dans des vents portants, tout l’enjeu sera de trouver le bon dosage, de savoir aller vite sans trop user le bateau. »


LES ALENTOURS DU CAP HORN
« L’approche du cap Horn est difficile, les vents sont souvent très forts. Une fois le cap franchi, les concurrents abordent une zone où les courants peuvent lever une mer très dure, alors méfiance. On a alors bouclé une bonne partie du Vendée Globe. Mais il reste encore des difficultés ! »


LA REMONTÉE DE L’ATLANTIQUE SUD
« Il y a quatre ans, Armel Le Cléac’h et François Gabart étaient au coude-à-coude au passage du cap Horn. Tout s’est joué dans la remontée de l’Atlantique Sud quand Armel a pris une option qui n’a pas fonctionné. Dans cette zone, les conditions peuvent être pénibles avec des vents forts et des allures de près prédominantes, avant de toucher les alizés. C’est selon moi la partie la plus difficile du Vendée Globe. Puis il faut à nouveau négocier l’anticyclone de Sainte Hélène et le Pot au Noir, même s’il est statistiquement plus étroit à l’Ouest à cette période de l’année. »


L’ATLANTIQUE NORD
« A ce stade du parcours, on peut considérer qu’on rentre à la maison. C’est la dernière ligne droite. Marins et bateaux sont fatigués mais se connaissent parfaitement. Armel connaît par coeur les systèmes météo de l’Atlantique Nord. Mais il ne faudra pas relâcher la vigilance. »

Après ces bons conseils, ce sera au skipper du monocoque Banque Populaire VIII de jouer !

par la rédaction
Source : Mille et une vagues