Armel Le Cléac'h, vainqueur en mai de The Transat bakerly sur Banque Populaire VIII, a mis avec son équipe tous les atouts de son côté pour monter sur la plus haute marche. Deux Vendée Globe bouclés, deux fois deuxième, il nous détaille les grandes lignes de sa préparation. "A moi de mettre la barre encore plus haut. Ce Vendée Globe risque d’être une bagarre d’un peu moins de 80 jours !"
Crédit : Y Zedda - BPCE
Pensez-vous être mieux préparé pour votre troisième Vendée Globe ?
« Si je compare avec la dernière édition, c’est évident que cette préparation est meilleure, parce que davantage optimisée et parce que nous avons construit le bateau que nous voulions. Maintenant, la concurrence aussi a progressé, à moi de mettre la barre encore plus haut. Ce Vendée Globe risque d’être une bagarre d’un peu moins de 80 jours ! »
Vous avez débuté la saison en remportant The Transat bakerly. De quoi aborder sereinement ce tour du monde en solitaire ?
« Effectivement, accrocher une première grande victoire en IMOCA était le meilleur moyen pour moi de lancer les hostilités en vue du Vendée Globe. Cela m’a aussi permis de prendre confiance dans le bateau sur une transat physiquement très engagée. Après, j’ai été bien évidemment déçu d’abandonner trop vite sur la transat New York-Vendée, mais le convoyage retour avec deux membres de mon équipe a été très enrichissant. »
Vous allez disputer votre troisième Vendée Globe, la façon de vous préparer physiquement a-t-elle changé ?
« Oui, il y a huit ans, j’étais moins bien préparé, mais j’étais aussi plus jeune ! Aujourd’hui, quand je ne navigue pas, je cours et nage toutes les semaines, et avec mon préparateur physique à Port-la-Forêt, je travaille beaucoup sur le renforcement musculaire, le gainage et le cardio. Je pense avoir beaucoup progressé depuis dix ans et je m’en suis notamment rendu compte après The Transat : même si la course a été éprouvante, j’étais fatigué mais pas complètement rincé en arrivant à New York. »
Mentalement, suivez-vous une préparation spécifique ?
« Non. Pour moi, la meilleure préparation mentale, c’est que toutes les pièces du puzzle construit depuis quatre ans s’imbriquent bien les unes dans les autres, que tous les problèmes aient été résolus en amont du départ, pour me permettre d’attaquer le Vendée Globe serein. Après, la pratique du golf m’aide à couper un peu avec la pression inhérente à un événement de la taille du Vendée Globe. »
D’un point de vue météo, comment avez-vous préparé la course ?
« Nous travaillons depuis janvier avec le Pôle Finistère Course au Large à partir d’un roadbook préparé par Jean-Yves Bernot (météorologue, spécialisé dans la course au large) qui est un condensé du parcours découpé en tronçons. L’idée est d’imaginer toutes les situations météo que nous pourrons rencontrer et les stratégies à adopter en fonction des scénarios. En plus de ce travail, je collabore au sein du Team Banque Populaire avec Marcel van Triest (routeur), qui sera aux Sables d’Olonne quelques jours avant le départ pour me faire un point quotidien de la situation météo des premiers jours. »
par la rédaction
Source : Mille et Une vagues