New York - Vendée / Vincent Riou, 5e aux Sables : "Je suis désolé de ne pas avoir été des leurs"

C’est à 8h 38 min et 52 secondes ce matin que Vincent Riou a franchi la ligne d’arrivée de la Transat New-York Vendée, soit 11 jours 10 heures 58 minutes et 53 secondes de course. Le skipper de PRB aura dû tirer des bords jusqu’au bout pour pouvoir laisser à bâbord la fameuse cardinale sud Nouch qui marque aussi l’arrivée du Vendée Globe. Au final, une 5ème place, après une escale aux Açores.


Vincent Riou et PRB 5e de la New York - Vendée, dans le chenal des Sables d'Olonne
Credit : B.Stichelbaut/PRB


Une escale aux Açores
« La route a été longue et pénible entre New-York et Les Sables d’Olonne ». Les premiers mots de Vincent Riou à son arrivée au ponton sont une manière d’expliquer qu’il n’a pas fait la course qu’il souhaitait.

Contraint de s’arrêter aux Açores pour réparer une voie d’eau et changer une génératrice défaillante, le solitaire a vu ses espoirs de victoire anéantis au moment de prendre cette décision. Finalement, ce choix sage lui a permis de mener à son terme cette transat juste après The Transat bakerly (aussi en solitaire entre Plymouth et New-York) où il s’était classé 2ème.


Prêts pour affronter des navigations au long cours
« Satisfait n’est pas le mot, non je ne suis pas satisfait. Mais cela a été riche d’enseignements et m’a permis d’avancer dans mon programme. Au début de la saison, nous avions fait le choix avec PRB de participer à toutes les courses. Cela voulait dire enchainer deux transats en solitaire en un mois et demi. 

Dans ma tête et techniquement, ce n’était pas simple. Il fallait être capable de l’assumer. C’est donc plutôt une satisfaction de l’avoir fait. Même s’il y a eu quelques grains de sables pour venir gripper le système, dans la globalité, le bateau et le bonhomme sont prêts pour affronter des navigations au long cours » estime Vincent Riou sur le ponton du Vendée Globe.


Déçu de ne pas s'être frotté aux foilers
Le skipper de PRB avoue aussi un regret, celui de n’avoir pas pu se frotter plus longuement aux derniers nés des IMOCA… pour le jeu de la régate bien sûr mais aussi pour accumuler de la connaissance sur ses adversaires dans des conditions qui leur étaient particulièrement favorables : « Jérémie (Beyou, ndlr) a fait une belle course. Je suis désolé de ne pas avoir été des leurs. Quand je les ai lâchés, j’étais devant. Je ne sais pas quelles conditions de mer ils ont eu mais je trouve qu’ils n’ont pas été très vite en Atlantique Nord alors que c’était des conditions parfaites pour allumer. 

Je ne saurai pas pourquoi on n’a pas vu des foilers à 25 nœuds de moyenne pendant quatre jours, c’est mon plus grand regret. On les a vus à 17, 18 nœuds. De temps en temps, on a vu Alex (Thomson, ndlr) à 20 nœuds mais ce sont des vitesses de bateaux normales dans les conditions rencontrées. Entre eux, ils ont mené une très belle régate à trois et Jérémie a fait une super fin de course où il a su faire, comme souvent il l’a fait en Figaro, une trajectoire tranchée ».


Quatre transats, quatre vainqueurs
Déjà auréolé d’une victoire sur le Vendée Globe, Vincent Riou est perçu comme l’un des solides leaders de la classe IMOCA. Mais selon lui, le bilan des quatre transats enchainées sur le circuit IMOCA en 2015 et 2016 montre qu’il n’y a pas un skipper ou un bateau qui survole les débats.

« Il n’y a pas de patron en IMOCA, c’est ça qui est bien. Le Vendée Globe va être ouvert. Le jeu devant est équilibré. Pour le sport, c’est ce que l’on peut espérer de mieux. Quatre transats (Transat Jacques Vabre, Saint Barth – Port La Forêt, The Transat bakerly, Transat New-York Vendée), quatre vainqueurs (Vincent Riou et Seb Col, Sébastien Josse, Armel Le Cleac’h, Jérémie Beyou) ! Trois petits nouveaux qui n’avaient jamais réussi à faire le pas. C’est parfait, je m’en réjouis ! » ajoute-il avec envie. Ça tombe bien, le Vendée Globe c’est presque demain !


En chiffres
Distance théorique : 3 100 milles
Temps de course : 11j 10h 58min 53s
Distance réelle : 3690 nm
Vitesse moyenne : 13,42 nds


Classement final :
1 – Jérémie Beyou (Maitre Coq)
2 – Sébastien Josse (Edmond de Rothschild)
3 – Alex Thomson (Hugo Boss)
4 – Paul Meilhat (SMA)
5 - Vincent Riou (PRB)

Par la rédaction
Source : Effets Mer