A 3h39 cette nuit, Morgan Lagravière (Safran) a remporté le match à trois qui l'opposait pour la 9e place de la New York - Vendée à Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) et Yann Eliès (Quéguiner - Leucémie Espoir). Les trois hommes ont franchi la ligne avec 56 minutes d'écart, au terme de 13 jours et 6 heures de course. Malgré la frustration d'avoir dû laisser la tête de course prendre le large, la faute à des retours au port pour réparer, cette transat aura permis aux trois compères de bien travailler.
© B..Stichelbault /Sea&Co / Ocean Masters
Un match à trois
Ce fut long. Très long. Trop long pour ces trois prétendants à la victoire, privés très rapidement de leur chance d'en découdre en tête de course. Morgan Lagravière, Jean-Pierre Dick et Yann Eliès ont été contraints de faire demi-tour, en début de course, pour réparer. Les trois IMOCA ont finalement couru ensemble cette transat New York - Vendée (les Sables d'Olonne) après que Morgan Lagravière, porté par un vent naissant, a rejoint Jean-Pierre Dick et Yann Eliès, coincés par une molle quelques dizaines de milles après leur décollage de Newport.
Une belle émulation
« Le fait d'avoir bataillé à trois était très stimulant, on ne s'est pas du tout ennuyé. Il y a eu une belle émulation, avec des options... J'ai dû cravacher pour revenir sur Yann et Morgan suite à mon option sud pas très heureuse. Au final, ça s'est joué à rien du tout puisqu'on arrive tous les trois en moins d'une heure ». déclarait Jean Pierre Dick ce matin.
Avec un pas de recul et quelques heures de sommeil en plus, Morgan Lagravière, avait retrouvé son regard qui pétille : « Arriver aux Sables d'Olonne avec un bateau en bon état (en dehors de l'avarie du début de course) avec un degré de confiance supérieur, avec un degré de maîtrise de ce bateau-là supérieur, c'est bien plus important qu'un résultat sportif ».
En travers de la gorge
Un brin moins positif, Yann Eliès ne cachait pas sa déception : « Heureusement qu'il y a eu une course dans la course, sinon ça aurait été le chemin de croix. Il n'y a pas que du négatif, mais le résultat reste à cent mille lieues de ce que j'espérais et de ce que j'avais envie de faire. C'est pour ça qu'il y a énormément de déception en arrivant ici. Ce résultat-là va rester bien en travers de la gorge jusqu'au départ du Vendée Globe, on la ressortira au moment voulu ».
Plus que jamais, et même si les performances des bateaux sont une question centrale, c'est bien l'humain, avec sa capacité de résistance mais aussi ses limites, qui fera la différence sur le Vendée Globe. Une seule certitude : ça sera un combat dur. Très dur.
par la rédaction
Source : I Delaune