Vainqueur de la Transat AG2R La Mondiale (avec Erwan Tabarly qui sera cette fois un de ses grands adversaires), Thierry Chabagny, le skipper de Gedimat, est impatient de prendre le départ de sa quinzième Solitaire. Pour 2016, il briguera le podium, voire la victoire. Le départ de la première étape - entre Deauville et l'île de Wight – sera donné dimanche.
Credit : A.Courcoux
Que vous inspire cette première étape entre Deauville et Cowes ?
"C'est un gros morceau d'entrée de jeu. Elle est longue avec ses 500 milles… La transmanche sera intéressante et il y aura beaucoup de côtier sous l'Angleterre pour aller chercher Wolf Rock et en revenir. Je pense que tout le monde va beaucoup s'observer.
Mais ce qui m'inspire le plus, c'est qu'il y a 39 bateaux au départ, avec des skippers très affûtés qui ont tout misé sur la Solitaire. Ce sera une belle bagarre, une vraie grande confrontation. Il faudra s'arracher, prendre des risques au bon moment. Et savoir aussi ne pas en prendre à certains moments, selon le déroulé de la course."
Vous disiez que cette année vous joueriez sans doute davantage le classement général que les victoires d’étapes sur la Solitaire Bompard – Le Figaro. Est-ce toujours vrai ?
"Pas pendant la première manche, car quand tu prends le départ de la première étape, il faut évidemment tout faire pour essayer de la gagner. Tu ne vas pas déjà te dire qu'il faut jouer 'dans le paquet' et ne pas prendre de risques. On va tous essayer de la gagner, celle-ci !
Après, au départ de la deuxième tu fais les comptes. Si je suis bien placé au classement général à ce moment-là, alors je ferai peut-être attention à ne pas aller tenter des options où tu pars tout seul dans ton coin. L'an dernier j'ai gagné une étape mais je termine 7e au général ; là, je veux tenter de faire mieux, viser le podium."
Que pensez-vous de la concurrence cette année?
"C'est assez ouvert. Je pense que nous sommes une douzaine à pouvoir gagner cette Solitaire. Il est probable qu'on navigue de manière assez compacte sur la première étape. Beaucoup de jeunes vont déjà très vite et on a des marins dont on sait qu'ils ont le talent pour gagner.
Les ténors bien sûr comme Erwan Tabarly, Xavier Macaire, Charlie Dalin, Corentin Douguet, Gildas Morvan, Nicolas Lunven… Mais il ne faut pas oublier des gens comme Sébastien Simon, Anthony Marchand et j'en oublie."
Comment vous-êtes vous préparé pour cette course ?
"Depuis notre victoire sur la Transat, je me suis pas mal reposé, j'ai fait du sport, je me suis ressourcé… Je n'ai pas fait de courses volontairement depuis la Transat AG2R pour garder de la fraîcheur, sachant que je m'étais préparé aussi au solo cet hiver. Notamment en participant aux stages du Pôle Finistère course au large ou encore à la Solo Concarneau – Trophée Guy Cotten que j'ai terminée à la troisième place."
En Figaro, vous n'êtes pas descendu du podium depuis un an. C’est bon pour le moral ?
"Effectivement, puisqu'après la Solitaire 2015 j'avais fini 2e du Tour de Bretagne, puis 3e de la Solo Concarneau, puis vainqueur de la Transat AG2R La Mondiale. C'est évidemment très bon pour la confiance et quelque part, la victoire sur la Transat m'enlève un peu de pression…
Mais je suis impatient de prendre le départ de cette Solitaire-là. Je suis motivé, j'ai envie de naviguer et de me battre. Le bateau est prêt, je le suis aussi et j'ai l'expérience puisque ce sera ma quinzième participation à La Solitaire… Bref, tous les ingrédients sont là pour performer !"
Par la rédaction
Source : J.Cornille