Enorme déception pour le jeune Aymeric Decroocq sur La Solitaire Bompard. A 3h34 ce lundi matin, le bizuth a annoncé la rupture de la barre de flèche haute bâbord du mât de Bretagne - CMB Espoir. Quelques minutes plus tard, il confirmait la casse de la partie haute (au dessus de la deuxième barre de flèche) de l’espar. Il naviguait alors dans un vent de Sud Ouest 23 à 25 nœuds et une mer très courte provoquée par des courants contraires. Le marin a ainsi rejoint l’île de Wight au moteur où il est arrivé sur les coups de 7h30 (heure française). "C’est dur. Très dur. La déception est immense." Ses déclarations à chaud.
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Que ressentez-vous ?
Aymeric Decroocq : « C’est dur. Très dur. La déception est immense parce que forcément, un abandon, cela signifie que le classement général est flingué, que le classement bizuth est flingué… Je suis d’autant plus déçu j’étais en train de remonter après une traversée de la Manche pas forcément super bien réussie. Je me sentais bien sur le bateau, j’allais vite et j’étais dans les bons coups. J’ai été stoppé net dans mon élan. Je me serais bien passé d’une avarie de ce type, c’est sûr ».
Comment cela s’est-il passé ?
« J’avais enroulé la bouée d’Owers peu de temps auparavant et j’avais tout bien préparé. Je venais de passer sous solent et de prendre un ris dans la grand-voile car ça soufflait jusqu’à 35 nœuds dans les rafales. La mer était relativement formée mais ça allait encore. Je partais, comme les autres, au près en direction de Wolf Rock.
J’ai effectué un premier virement de bord puis un deuxième pour passer la pointe Sainte-Catherine et dans la manœuvre, je me suis aperçu que ma barre de flèche bâbord amure était cassée. J’ai choqué mes voiles mais cela n’a pas suffit : le mât à cassé. J’ai appelé la Direction de course pour signaler mon avarie et que je rejoignais Cowes par mes propres moyens.»
Vous avez donc pris directement le chemin de Cowes.
« Oui. J’étais tout près et c’était, de toutes les façons, la seule solution. Ça a tout de même été compliqué car les câbles passant dans le mât, je me suis retrouvé privé d’électronique et de VHF.
Heureusement, j’ai pu compter sur l’aide de Marine Derrien et d’une préparatrice du team Artemis à mon arrivée sur place. Elles vont également m’épauler aujourd’hui pour gérer la dépose du mât qui ne s’annonce pas si simple, puis commencer à préparer l’arrivée du nouvel espar. Goulven Le Cléch (son préparateur) et l’équipe du Pôle Finistère Course au Large mettent tout en œuvre pour équiper et acheminer le nouveau mât dans les temps avant le départ de la deuxième étape »
Par la rédaction
Source : Rivacom