Aujourd’hui comme hier, les conditions météorologiques ont été plutôt favorables sur The Transat bakerly avec du vent portant musclé mais maniable depuis que les grandes unités ont débordé le cap Finisterre. Un moment un peu chaud avec des rafales subites et une mer désordonnée qui ont d’ailleurs eu raison de Sébastien Josse. Ce soir en tête dans leurs catégories respectives, Thomas Coville, Vincent Riou, Lalou Roucayrol et Phil Sharp.
Crédit : Lloyd Images
Après le Class40 VandB (Maxime Sorel) qui s’est fait aborder par un cargo mardi, la rupture du flotteur du Multi50 FenêtréA-Cardinal (Erwan Le Roux) et l'abandon de Seb Josse sur Gitana 16, ils ne sont donc plus que vingt-un concurrents, plus Loïck Peyron qui trace sa route dans le Sud de l’Irlande.
Une route vers le Sud
Les trois géants vont faire le grand tour des hautes pressions atlantiques. Et le match est loin d’être fini puisque Thomas Coville (Sodebo) et François Gabart (Macif) se relaient en tête de course selon l’enchaînement des empannages. Avec Yves Le Blévec (Actual) qui, même s’il est potentiellement moins rapide, suit son bonhomme de chemin à vive allure.
Les monocoques IMOCA piquent désormais plein Ouest au large du cap Finisterre, les Multi50 prennent une route intermédiaire et les Class40 sortent du golfe de Gascogne en tentant de bénéficier du renforcement du flux d’Est le long de l’Espagne. Car l’Atlantique Nord en ce début mai a des velléités à se comporter comme à l’automne !
Les dépressions circulent très bas en latitude et après la grosse perturbation qui a contraint la flotte à plonger vers le Sud, une nouvelle arrive de Terre-Neuve et va glisser rapidement vers les Açores avec une trajectoire atypique : après l’archipel, elle va descendre vers le Maroc.
Riou donne le tempo
Vincent Riou (PRB) donne le tempo et celui-ci est plutôt élevé ! Plus de 18 nœuds de moyenne et une trace rectiligne depuis qu’il a empanné au large du DST Finisterre (zone de séparation du trafic maritime) en milieu de nuit dernière. Derrière lui, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) s’accroche à une quinzaine de milles en bénéficiant de l’appui de son foil dans ce vent de Nord-Nord Est d’une bonne vingtaine de nœuds : à 100°- 110° du vent apparent, la configuration est idéale pour accélérer sur une mer déjà plus rangée, ce qui n’était pas le cas au large de l’Espagne…
Enfin, Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) est lui aussi en train de prendre la mesure du bonus de ces appendices new-look : même s’il concède une quarantaine de milles sur le leader des IMOCA, il s’avère très rapide ces dernières heures et comme le vent doit mollir par devant (avec l’arrivée de la dépression et ses vents de Sud, il y aura une zone de transition à négocier dès demain jeudi), il y a de quoi revenir au contact.
En éventail dans le golfe
Chez les Class40, tout s’est joué mardi après-midi, après que les solitaires aient passé Ouessant en débordant par l’intérieur le DST (zone de séparation du trafic maritime) : le vent de Nord-Ouest a commencé à mollir et à tourner au Nord-Est avec l’arrivée d’une dorsale anticyclonique par le Nord-Ouest. Tous ceux qui avaient pris un peu de retard ont ainsi été « phagocytés », à l’image du Japonais Hiroshi Kitada (Kiho), du Français Robin Marais (Esprit Scout) et de l’Allemande Anna-Maria Renken (Nivea).
Les solitaires ont encore une journée pour faire leur choix mais il leur faut pour l’instant, s’extirper du golfe de Gascogne avec un flux d’Est favorable : à ce jeu, le Britannique Phil Sharp (Imerys) est en pole position avec une approche médiane qui lui permet de mieux s’adapter à la trajectoire de la dépression. Dans son sillage, Isabelle Joschke (Generali-Horizon Mixité) est à l’affût alors que Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires en peloton-ARSEP) et Louis Duc (Carac) se sont décalés une vingtaine de milles plus Sud. La nuit s’annonce propulsive mais tranquille, de quoi reprendre de forces et faire un peu de bricolage après cette entrée en matière plutôt tonique !
Actuellement troisième en IMOCA à 34 milles du leader, Jean Pierre Dick raconte :
JP Dick revient sur ses deux premiers jours de course : "un problème de pilote automatique qui m’a empêché d’attaquer"
« J’ai quelques soucis techniques à régler depuis le départ et notamment un problème de pilote automatique qui m’a empêché d’attaquer jusqu’à maintenant. L’important est désormais de reprendre contact avec la tête de flotte.
J’ai plutôt joué la sécurité depuis lundi. J’ai pris deux ris cette nuit pour passer le Cap Finisterre dans 30-35 nœuds. C’était chaud ! StMichel-Virbac file en moyenne à 18 nœuds depuis cette nuit.
Une dépression hargneuse dans deux jours
Sur les fichiers météo, je vois arriver une dépression hargneuse dans deux jours. Il va falloir faire un choix crucial pour contourner ces vents très fort (40 nœuds fichiers voir plus). Cela va être physique et très stratégique : le point clé de la course ! »
Classements provisoires, le 4 mai à 16h GMT +1 :
Ultimes
1. Thomas Coville (Sodebo), à 2 476 milles de l'arrivée
2. Yves Le Blevec (Actual), à 21 milles
3. François Gabart (Macif), à 25 milles
IMOCA
1. Vincent Riou (PRB), à 2 552 milles de l'arrivée
2. Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), à 11 milles
3. Jean-Pierre Dick (St-Michel Virtbac), à 37 milles
MULTI50
1. Lalou Roucayrol (Arkema), 2 592 milles du leader
2. Gilles Lamiré (French Tech - Rennes St Malo), à 26 milles
3. Pierre Antoine (Olmix), à 47 milles
CLASS40
1. Phil Sharp (Phil Sharp Racing), à 2 747 milles de l’arrivée
2. Thibault Vauchel-Camus (Solidaires en Peloton - ARSEP), à 3 milles
3. Louis Duc (Carac), à 15
Tous les classements : http://www.thetransat.com/fr/results/1
Rappel des faits de course depuis le départ :
Flotteur cassé pour Erwan Le Roux, le leader Multi50 abandonne :"Comme si j’allais chavirer"
VandB a heurté un cargo, Maxime Sorel abandonne : "Je suis en stress" (ITW)
Par la rédaction
Sources : L.Simon et The Transat