A 48 heures du départ de The Transat bakerly, François Gabart commence à rentrer dans sa bulle, concentré avec son routeur Jean-Yves Bernot sur la météo des premiers jours de course. Le skipper du trimaran MACIF, qui s’attend majoritairement à une traversée au près, n'a qu'une hâte : en découdre pour sa première course en solitaire sur son Ultime.
Credit : Y.Riou
Un font froid pour le départ ?
C’est selon toute vraisemblance sous un ciel chargé et avec de l’air que s’élanceront lundi à 15h30 (heure française) les 25 solitaires engagés sur The Transat bakerly. « Pour l’instant, nous devrions être dans du vent de sud-ouest lundi matin qui devrait basculer nord-ouest lundi soir, avec un front froid qui passera dans la journée, peut-être au moment du départ », confie François Gabart qui prévoit une vingtaine de nœuds dans l’après-midi du 2 mai.
La suite du programme
S’il ne souhaite pas trop dévoiler ses batteries, le skipper de MACIF, qui sera routé sur cette transat par Jean-Yves Bernot, s’attend à « un schéma assez traditionnel sur l’Atlantique Nord à cette époque de l’année, à savoir des dépressions qui passent sur l’orthodromie (route directe) et un anticyclone positionné pas très loin, assez nord. »
Si les conditions des premiers jours seront parfois toniques, elles n’auront à priori rien de tempétueux : « Pour l’instant, les fichiers météo ne prévoient pas de dépressions violentes comme c’est souvent le cas à cette époque de l’année. Nous sommes plutôt sur une grosse zone dépressionnaire avec du vent fort au près et des fronts actifs. »
"Pas anodin de traverser l’Atlantique sur un tel bateau"
François Gabart se sent en pleine possession de ses moyens : « Je suis content, parce que nous avons très bien travaillé cette semaine. Physiquement, je me sens prêt, j’ai fait pas mal de sport cette semaine. J’ai envie d’y aller ! »
L’intéressé, qui s’attaque à sa première course en solitaire à bord du trimaran MACIF, sait cependant que la tâche s’annonce compliquée : « Ce n’est pas anodin de traverser l’Atlantique sur un tel bateau. C’est évidemment assez impressionnant. En même temps, c’est exactement ce que je viens chercher, j’en rêve depuis que nous avons lancé le projet en 2013. L’aboutissement est certes le tour du monde en 2017, mais c’est une étape intermédiaire très importante. »
L’objectif entre Plymouth et New York ?
« Je pense forcément à la victoire. C’est une course, nous sommes trois bateaux dans la catégorie « Ultimes » ; je vais essayer d’être devant parce que je suis un compétiteur, mais cela reste un objectif secondaire. Le principal est vraiment d’apprendre et d’arriver à New York. »
Une zone de glaces très bien délimitée
« Nous avons des informations très précises avec des relevés quasiment quotidiens par satellite mais aussi par surveillance visuelle, puisque les garde-côtes Américains et Canadiens survolent la zone tous les jours et font des relevés détaillés. La différence importante de température de l’eau entre le Courant du Labrador et le Gulf Stream fait que les glaces ne s’éparpillent pas comme elles le font dans le Grand Sud où le gradient de température est beaucoup plus faible. La zone de glaces est donc très bien délimitée. » La direction de course devrait communiquer avant le départ la position exacte de la zone que devront justement éviter les solitaires.
Par la rédaction
Source : S.André