Yann Eliès ne prendra pas le départ de la B to B. Contraint de renoncer à la Transat St Barth – Port La Forêt pour des raisons de sécurité, ce n’est donc pas en course et en solitaire, mais en convoyage avec son préparateur, que le marin quittera les Antilles pour ramener Queguiner à Lorient, son port d’attache. "Ce n’est pas la décision du cœur, mais celle de la raison !"
Credit : A.Courcoux
Confronté à des problèmes électroniques et structurels sur son 60 pieds, le skipper de Quéguiner-Leucémie Espoir a décidé d’être raisonnable. Et même s’il se dit déçu par ce coup d’arrêt, il a déjà l’esprit tourné vers l’année 2016.
Lever le pied
«Ce n’est pas la décision du cœur, mais celle de la raison !» lâche Yann Eliès déçu. Lancée ce dimanche, cette épreuve sur laquelle s’aligneront de nombreux concurrents du Vendée Globe 2016, faisait clairement partie des objectifs du Briochin. Mais pas à n’importe quel prix. «Je suis un compétiteur, et j’avais à coeur d’y aller, pour m’entraîner en solitaire et me frotter à mes adversaires. Mais nous avons enchainé les problèmes techniques sur le bateau, et je pense qu’il est plus raisonnable de lever le pied, » explique Yann Eliès.
Ramener le bateau en bon état et au plus vite à Lorient, c’est le challenge que se sont fixés Yann et son équipe. Une équipe qui a fait son maximum pour que son skipper puisse participer à cette transat, avant de devoir se résigner. «Nous savions que le timing serait serré, et nous avons tout donné pour que Yann puisse prendre ce départ. Mais il serait irresponsable de l’envoyer seul dans l’Atlantique Nord, à cette période et dans ces conditions. Les gars n’ont pas arrêté, mais malgré leurs efforts, il nous est impossible de remettre le bateau à l’eau dans les temps !» explique Erwan Steff, le directeur administratif et logistique du projet.
Partis pour Saint Barth
Partis d’Itajaï le 18 novembre dernier, les hommes de Quéguiner- Leucémie Espoir espéraient rallier Saint-Barth au plus vite, mais ils ont dû mettre le cap sur Pointe à Pitre. «Pendant le convoyage, nous avons découvert que les ogives (qui assurent la jonction hydrodynamique entre la quille et le bateau) bougeaient. Or si par malheur, elles se défont, il faut rejoindre le port le plus proche à une vitesse de cinq noeuds maximum.
Escale forcée en Guadeloupe
Au lieu d’aller à Saint-Barth, nous avons donc décidé de rejoindre la Guadeloupe où SMA s’était arrêté après avoir rencontré le même type de problème la semaine dernière. Nous savions qu’en allant au même endroit, nous pourrions profiter du savoir-faire et du matériel mis en place, et donc gagner beaucoup de temps» confie le directeur logistique.
Ennuis à la chaîne
A ces ennuis structurels, s’ajoutent des problèmes autour du pilote et des hydrogénérateurs. Une fois la quille vérifiée, pour des raisons de sécurité, c’est donc en double, avec son préparateur Vincent Busnel, que Yann Eliès ramènera son IMOCA à Lorient.
A bout de souffle
Actuellement chez lui dans le Morbihan, où il a retrouvé sa famille après sa troisième place sur la Transat Jacques Vabre, le skipper s’envolera pour la Guadeloupe dimanche pour un départ prévu mardi au plus tard. Et même s’il se dit déçu de ne pas régater, le skipper de Quéguiner-Leucémie Espoir avoue aussi être à bout de souffle :« Quand je repense à mes premiers entraînements à Port-la-Forêt, le mors entre les dents, et quand je vois mes résultats, je me dis que ça a été une super année ! Mais il est temps qu’elle se termine, car une fatigue de fond s’est installée».
Qualification pour le Vendée Globe 2016
Il lui faudra effectuer 1500 milles en solo. The Transat et la New-York - Vendée seront de belles occasions de le faire.
Par la rédaction
Source : Rivacom