Après un peu moins d'une semaine de course, la hiérarchie est pour l'instant respectée sur la Transat Saint-Barth / Port-la-Forêt. En tête, Sébastien Josse fait parler son expérience du large. Le skipper d'Edmond de Rothschild, seul représentant à foils, n'a pas manqué le rendez-vous. Mais ses poursuivants s'accrochent : si l'occasion se présente de faire vaciller le trône du leader, ils ne s'en priveront pas.
Credit : JM Liot
Seb Josse, impeccable leader
Sébastien Josse, Paul Meilhat, Morgan Lagravière : en une journée, le trio a fait le trou en réussissant à monter suffisamment nord pour accrocher les vents de nord-ouest puissants à l'arrière d'un front froid généré par la première dépression atlantique sur leur route.
Sébastien Josse, en impeccable leader, a pu creuser l'écart sur son dauphin Paul Meilhat (SMA) qui, lui-même, commençait à distancer Morgan Lagravière (Safran). Seul, un brusque ralentissement associé à un changement de trajectoire hier matin, ralentissait la progression de Paul Meilhat, qui dispute là sa première traversée en IMOCA solo : « D'ici deux jours, on devrait avoir 40 nœuds, avec, je l'espère, une mer encore maniable. La fin risque d'être un peu sportive. »
Morgan Lagravière décroché
" Je me suis fait décrocher par les deux gars de devant et la pétole m'a rattrapé, regrette Morgan Lagravière. Du coup, je suis obligé de plonger au sud pour négocier le prochain centre dépressionnaire et je sens que je vais perdre toute l'avance que j'avais sur Thomas (Ruyant). De toute façon, on va prendre le mauvais temps et devoir serrer les fesses. »
Payer la fracture
Derrière, Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord) et Fabrice Amedeo (Newrest - Matmut) ont été confrontés à un véritable dilemme. Soit, ils continuaient sur cette même route nord que les trois leaders et ils savaient que l'élastique ne ferait que se tendre en faveur de la tête de flotte.
Soit, ils essayaient de couper le fromage en allant raser le bord d'une cellule anticyclonique dans leur est. Les deux garçons sont des compétiteurs et logiquement, cette deuxième solution s'est imposée : plutôt que de se résigner à subir, ils ont tenté leur chance. Jusqu'ici sans véritable retour sur investissement.
Une fin de course musclée
Pour l'heure, tous surveillent du coin de l'œil la prochaine dépression à venir sur l'Atlantique. Annoncée pile sur la route des concurrents, elle devrait générer des vents de 40 à 45 nœuds qui pourraient accompagner la flotte jusqu'à l'arrivée à Port-la-Forêt. Tous essayent de se positionner pour se caler au sud du centre de la dépression et bénéficier d'un régime de vents de sud-ouest.
Le centre dépressionnaire est actuellement très sud et se déplace vers le nord-est. Pour le peloton, il n'y a pas d'autre choix que de plonger dans le sud ou sud-est pour éviter de se trouver dans le nord de la dépression et être confronté à des vents très forts au près.
Seuls les deux premiers peuvent espérer qu'en continuant sur leur route, la dépression sera suffisamment remontée en latitude pour se retrouver du bon côté. Quoi qu'il en soit, d'ici deux jours, ce sera le baptême du feu pour tous les bizuths qui vont découvrir la gestion du gros temps en solitaire.
Le classement à 18 h (après 5 jours de course) :
1 Edmond de Rothschild à 1771 milles de l'arrivée
2 SMA à 101 milles du leader
3 Safran à 270
4 Souffle du Nord à 426
5 Newrest Matmut à 534
6 O Canada à 587
7 Kilcullen à 642
par la rédaction
Source : I Delaune
2 SMA à 101 milles du leader
3 Safran à 270
4 Souffle du Nord à 426
5 Newrest Matmut à 534
6 O Canada à 587
7 Kilcullen à 642
par la rédaction
Source : I Delaune