Auteurs d'un très beau début de course, parmi les favoris dans leur classe, ce mercredi à 9h45, Nicolas Troussel et Corentin Horeau ont annoncé à la Direction de Course de la Transat Jacques Vabre leur choix de se dérouter sur Port-la-Forêt avant d'abandonner. Le Class40 Bretagne Crédit Mutuel est situé à 450 milles de leur port d'attache. "Il s’est passé plein de choses et ça s’est compliqué encore la nuit dernière." Le skipper explique.
Crédit : B Stichelbaut
Plus de pilote automatique
Depuis deux jours, ils n’ont pas d’autres choix que de rester rivés à la barre suite à la perte de leur pilote automatique. La fatigue accumulée est désormais palpable. Voilà ce qui explique sans doute la chute de Corentin Horeau ce matin, aux environs de 4 heures qui s’est alors ouvert une lèvre.
Abandon annoncé dans la soirée
Conscients du fait qu’il leur reste encore un peu plus de 400 milles à parcourir pour rallier le sud Finistère et donc que leurs chances de bien figurer à Itajaí sont réduites à néant, les deux co-skippers de Bretagne – Crédit Mutuel Élite ont signifié leur abandon aux organisateurs de la 12e édition de la Transat Jacques Vabre cet après-midi.
Les deux hommes sont attendus en Bretagne vendredi, dans la matinée.
Nicolas Troussel explique
Vous avez annoncé votre abandon aujourd’hui. On imagine que cela n’a pas été une décision facile à prendre.
« Il est certain que cela n’a pas été une décision prise de gaité de cœur. Il s’est passé plein de choses à bord de Bretagne – Crédit Mutuel Élite depuis que nous sommes partis et ça s’est compliqué encore la nuit dernière avec un souci d’écrous de quille. Ces derniers se sont un peu dévissés, ce qui a provoqué un peu de jeu. Le problème aurait pu être très important mais, heureusement, nous sommes parvenus à le figer pour pourvoir faire route en sécurité jusqu’à Port-la-Forêt. »
Vous avez également un problème de pilote automatique qui dure depuis lundi ?
« Absolument et c’est d’ailleurs aussi l’un des points qui motive à jeter l’éponge. Il est évident que cela ne nous a pas aidés ces derniers jours. Il marche dix minutes puis tombe en rideau. C’est vraiment dur car à cause de ça, nous ne décollons pas de la barre et nous nous prenons paquets glacés de mer sur paquets de mer glacés. Clairement, nous galérons à cause de ça depuis trois jours. Ça paraissait vraiment compliqué d’imaginer tenir comme ça pendant encore vingt jours. »
Dans un premier temps, vous avez choisi de vous dérouter puis finalement d’abandonner. C’était inévitable ?
« Oui, à partir du moment où notre souci de quille s’est confirmé et compte-tenu de notre position actuelle, il n’y avait plus d’autre alternative. Avec seulement le problème de pilote, nous aurions pu envisager de rejoindre le Cap Finisterre pour réparer mais là, avec le vent et les vagues de face, c’était scabreux, voire dangereux.
Nous avons préféré rentrer directement à Port-la-Forêt. Ça devrait aller assez vite car nous profitons de vents portants et de la houle dans le bon sens. Corentin vient de passer quatre heures à la barre. Il est rincé. Nous avons accumulé beaucoup de petits pépins techniques sur ce début de transat et c’est frustrant car nous avions de vraies ambitions de résultat. »
par la rédaction
Source : Rivacom