"L’étape s’annonce compliquée, une étape de sangliers." La deuxième étape de la 46e Solitaire du Figaro, entre Sanxenxo et La Cornouaille, sera une course d’endurance contre les éléments. Gilles Chiorri, le directeur de course, a modifié le parcours pour sécuriser les marins et leurs bateaux en incluant une marque de passage obligatoire devant le port espagnol de Gijon. "Ca va être une vie penchée, on va solliciter les organismes !" déclare Claire Pruvot. Départ demain.
Crédit : A Courcoux
Waypoint devant Gijon
Demain à 13h, au moment du coup de canon, c’est un léger vent de nord-est qui accompagnera les marins. Mais dans la soirée, à l’approche du cap Finisterre, le schéma sera radicalement opposé : 30 à 35 nœuds dans les rafales et une grosse mer croisée seront le copieux menu des solitaires qui s’attendent au pire.
La première nuit en mer risque d’être agitée ainsi que la journée de lundi. Parce que le long des côtes espagnoles, le vent devrait baisser un poil, la direction de course a pris la décision de faire passer les marins non loin de la terre, puis dans l’est du golfe de Gascogne. Un waypoint devant Gijon fera office de marque de passage obligatoire, après laquelle les Figaristes pourront mettre le cap direct vers la Bretagne.
Cinq réclamations et un nouveau classement
Alain Gautier, Corentin Douguet, Gwénolé Gahinet, Yannick Evenou et Clément Salzes, le comité de course a posé cinq réclamations. Présidé par Gilles Vavasseur et secondé par Sybille Rivard et Romain Gautier, le jury a statué sur chaque cas.
Corentin Douguet (Sofinther - Un mailot pour la vie) n'est pas passé du côté requis sur le parcours inaugural de Pauillac. Estimant qu'il n'y avait aucune volonté de tricher, le jury donne une pénalité de 20 mn au skipper. Nouveau classement : 21e
Alain Gautier (Generali 40) a rapidement indiqué en mer, puis rédigé un rapport sur le fait qu'il y avait rupture malencontreuse du plomb de l'arbre d'hélice. Comme prévu dans les règles de course, le skipper de Generali écope de 25 mn. Nouveau classement : 20e
Gwénolé Gahinet (Safran - Guy Cotten) écope de 5 mn, un des deux plomb de son bidon d'eau ayant sauté. Pas de changement au classement.
Même chose pour Yannick Evenou (Loi et Vin), qui écope de 5 mn pour la rupture du plomb de la bouteille de gaz.
Clément Salzes (Bordeaux Terre Atlantique) écope de 2 mn 30 pour la rupture du plomb de son bidon de survie (la règle dit "30 secondes par tranche de 100 milles).
Les mots des marins
Thierry Chabagny (Gedimat) : "essayer de faire une belle étape"
« La course recommence demain. Je ne vais pas protéger un classement général, ce n’est pas du tout l’idée. Je vais essayer de faire une belle étape, comme j’ai pu en faire d’autres avant. Je ne vais pas changer ma façon de naviguer. Ça a fini par payer, ça prouve que ma méthode n’est pas complètement débile. Même si cette victoire d’étape est un peu galvanisante, je ne me dis certainement pas que je suis intouchable. Personne n’est à l’abri de faire une grosse bêtise ou de rencontrer un problème technique. L’année dernière j’ai subi un démâtage, il faut rester humble. »
Yannig Livory (Lorient Entreprendre) : "une étape de bûcherons"
« Ce sera une étape de bûcherons après un départ un petit mou puis des passages de caps le long de la côte espagnole qui vont être un peu chauds. Il va falloir faire gaffe au matos et au bonhomme. On est confronté à une situation assez classique au niveau météo, mais la modification de parcours nous évite de nous retrouver dans la partie ouest du golfe de Gascogne dans des conditions de vent et de mer encore plus fortes. »
Alexis Loison (Groupe Fiva) : "bien préparer le bateau"
« Cette étape va être un peu différente de ce qui était prévu au départ, mais elle ne sera pas plus simple. Cela demande de bien préparer le bateau, de monter dans le mât pour checker le gréement et être sûr d’avoir une girouette qui tienne, c’est un élément fragile du bateau. Il faut vérifier que tout est bien arrimé à bord. J’embarque aussi un peu de matériel pour réparer les voiles si jamais j’en déchire une pendant l’étape. Cette étape peut créer des écarts, non pas sur des options météo, mais plus sur le rythme des concurrents, sur le niveau d’endurance. »
Corentin Horeau (Bretagne-Crédit Mutuel Performance) : "l’impression de partir au bagne"
« L’étape s’annonce compliquée, longue… Une étape de sangliers. Il va falloir rester à la barre souvent et longtemps. C’est une étape d’endurance qui demandera aussi de trouver une bonne vitesse. Ce way point, c’est une sage décision qui nous évite de partir là où il y a plus d’air. Si on reste à la côte, d’après les routages, il y a un peu moins d’air et de mer. Cela va aussi être très long. On a un peu l’impression de partir au bagne. Si toutes les étapes sont comme celle là, ce sera une Solitaire d’anthologie. Mais on espère que la chance va tourner et qu’il va y avoir du jeu sur le reste du parcours. »
par la rédaction
Source : Rivacom