BWR / Deuxièmes, Guillermo Altadill et José Muñoz : "On savait qu’on perdait la course à ce moment-là"

Par petit temps, Neutrogena a coupé la ligne d'arrivée hier soir à 01h47mn devant Barcelone. Sur le ponton, les attendaient les amis, les proches mais aussi les vainqueurs de la course Jean Le Cam et Bernard Stamm ainsi que leurs compagnons d'écurie malheureux Alex Thomson et Pepe Ribes. Deuxièmes de la Barcelona World Race, les marins racontent.


Guillermo Altadill et José Muñoz, deuxièmes de la Barcelona World Race.
Credit : G.Martin Raget/BWR


L’arrivée
Guillermo Altadill : « Nous sommes heureux, heureux de finir la course et de finir à la deuxième place. C’est plus ou moins l’objectif que nous avions de terminer dans les trois premières places, nous l’avons rempli. Bien sûr, notre escale technique nous a pénalisés. Nous avions très bien débuté, nous étions très proches de Cheminées Poujoulat et nous avons dû ensuite le laisser partir faire sa propre course. Nous avons fait une très belle course, même si nous avons navigué plus de 1000 milles de la tête de flotte. »


Personnalités complémentaires ?
GA : « José a une patience incroyable. Le plus difficile pour lui, dans cette course, plus que la navigation, a probablement été de naviguer avec moi. Cela a été parfait. Nous nous étions entraînés ensemble et on se connaissait l’un l’autre. Chacun de nous a sa personnalité, comme sur chaque bateau, mais on partageait le même objectif : finir la course. »
José Muñoz : « La vérité, c’est que nous nous sommes bien partagé le travail. Guillermo s’est attelé à faire marcher le bateau à 100%. Il a son caractère et moi le mien, mais on avait le même objectif de fonctionner de manière pro, et ça a très bien marché. »


Panne de communication
GA : « Depuis le 6 mars, nous n’avons plus aucun contact avec l’extérieur, plus d’informations météo. Dans un empannage, l’écoute de grand-voile a arraché toutes les antennes, GPS, satellite, etc. On appelait notre équipe une fois par jour sur le téléphone de secours juste pour dire que tout allait bien. On ne savait rien des positions des autres bateaux, de la météo. La direction de course nous a fait des briefings météo très succincts, mais on n’avait plus de quoi faire un routage. On a navigué à l’ancienne. Pour dire vrai, si je devais refaire un tour du monde, j’aimerais bien le faire comme ça."


Escale en Nouvelle-Zélande, le moment le plus difficile
"On a pris cette décision quand on a estimé que l’on ne pouvait pas traverser le Pacifique sans possibilité de recharger nos batteries. On savait qu’on perdait la course à ce moment-là, mais surtout l’opportunité de rester dans le même système météo que les leaders. 200 milles de retard, ça se gère, mais au-delà ce n’est plus possible. Et Jean et Bernard ont vraiment bien navigué. Ils auraient probablement gagné même si nous ne nous étions pas arrêtés. C’est une décision difficile à prendre, mais ça fait partie du jeu."


En guise de conclusion
GA : « C’est un moment très spécial de finir cette course ici, dans la ville où je suis né. C’est ici que j’ai appris à naviguer, dans cette ville, sur ce plan d’eau, c’est génial de finir un tour du monde ainsi. C’est un des plus grands moments de ma carrière de coureur au large. »




Guillermo Altadill a bouclé là son septième tour du monde, avec notamment plusieurs participations à la Volvo Ocean Race. José Muñoz a participé à la Portimao Global Ocean, le tour du monde en double à bord d’un Class40, qu’il a terminé à la deuxième place.

Le bateau
L’IMOCA 60 Neutrogena, un plan Farr de 2007, a terminé le Vendée Globe 2012-2013 en troisième position aux mains de Alex Thomson. Auparavant, il avait gagné la Route du Rhum avec Roland Jourdain et participé au Vendée Globe 2008-2009 avec Sébastien Josse.

En chiffres
Guillermo Altadill et José Muñoz ont terminé leur tour du monde en 89 jours, 11 heures, 47 minutes sur les 23.321,76 milles de la route fond. Neutrogena a bouclé son tour du monde à la vitesse moyenne de 10,86 nœuds. La distance effectivement parcourue durant cette course est de 27 788,34 milles à la vitesse surface de 12,94 nœuds.

Par la rédaction
Source : BWR Media