La nouvelle a pris tout le monde de court. L’International Paralympic Committee (équivalent du CIO) a annoncé en début de semaine dernière que la voile ne serait pas présente aux Jeux Paralympiques de Tokyo 2020. Si rien n’est fait, l’olympiade actuelle est donc la dernière pour les trois supports de voile paralympique que sont le 2.4, le Sonar et le Skud. « C’est un choc » explique Damien Seguin, double médaillé paralympique.
Credit : F.Socha
Cette affaire rappelle celle de la planche à voile, il y a trois ans. La discipline avait été évincée des Jeux avant d’être réhabilitée à la suite d’une forte mobilisation du milieu.
Damien, comment expliquez-vous que la voile ait été exclue des Jeux Paralympiques ?
On ne s’y attendait pas. Personne ne s’y attendait. Nous commençons à comprendre ce qu’il s’est passé et cela ressemble à une faute administrative de la part de l’IFDS (fédération internationale de la voile paralympique). Ils ont été trop sûrs d’eux et ont sans doute bâclé le dossier, et la voile est passée à la trappe. Il reste encore un peu de temps pour que l’IPC (Comité International Paralympique) revienne sur sa décision.
Quelles sont les conséquences en France ?
S’il n’y a plus de voile aux Jeux Paralympiques, il n’y a plus de structure, plus de haut niveau, plus aucun moyen. Ça met en péril la discipline et ça casse la dynamique engagée. Aujourd’hui, à l’ENV il y a sept 2.4 qui s’entraînent. C’est six de plus qu’il y a 10 ans, quand j’ai commencé ! On a réussi à faire venir des jeunes à la pratique mais on va les perdre.
Aujourd’hui, le 2.4 (quillard paralympique monoplace) est la seule discipline paralympique qui permet de mixer les pratiques. Il y a des hommes et des femmes mais aussi des personnes avec des handicaps différents qui naviguent ensemble. C’est le seul sport qui permet ça alors qu’il y a beaucoup de cloisonnement ailleurs. On fait disparaître une mixité.
L’exemple de la planche à voile, qui devait être exclue des Jeux de Rio et qui a finalement été réintégrée, est-il encourageant ?
Oui, mais les cas sont très différents. En ce qui nous concerne, c’est le sport complet qui disparait alors que la planche à voile est une des disciplines de la voile. C'est-à-dire que pour la planche, il fallait convaincre l’ISAF (Fédération Internationale de Voile) alors que dans notre cas, c’est un niveau au dessus. Nous devons convaincre l’IPC, qui est l’équivalent du CIO. Ce sera plus difficile.
Tous les sportifs, y compris les handis, s’étaient mobilisés et l’ISAF avait revu sa copie. Si nous avons le même soutien, je suis certain que la voile paralympique pourra retrouver sa place.
Une pétition est en ligne et recueille déjà 13 000 signatures :
https://www.change.org/p/international-paralympic-committee-reinstatesailing-for-the-2020-paralympics?recruiter=17319368&utm_source=share_petition&utm_medium=facebook&utm_campaign=autopublish&utm_term=des-lg-no_src-no_msg&fb_ref=DefaultVous conseille : ISAF / De l'argent pour Bruno Jourdren et ses hommes et Damien Seguin à la Sailing World Cup de Hyères
http://www.scanvoile.com/2014/04/isaf-bruno-jourdren-et-ses-hommes-en-or.html#.VNUBMZ2G8u4Par la rédaction
Source : M.Honoré