Jean-Pierre Dick, double vainqueur de la Barcelona World Race, ne viendra pas défendre son titre. Le marin niçois prépare son nouveau Saint-Michel-Virbac. Le bateau ne sera mis à l’eau qu’à la fin du printemps 2015 et pour l’heure, son skipper est à quai. Il n’y aura donc pas de troisième tour du monde en double pour JP Dick, un exercice qu’il affectionne pourtant particulièrement.
Crédit : Loick Peyron
Jean-Pierre, en tant que double détenteur du titre, je suppose que tu aurais bien aimé être au départ ?
Oui, c’est une course qui me plait énormément. Je crois que c’est le type de format qui me convient le mieux. Trois mois, c’est une durée qui me va bien, j’ai besoin de temps pour exprimer parfaitement ce que je sais faire. Et puis, le double, c’est l’échange permanent, c’est d’une richesse incroyable. En tous cas, je suis vraiment très fier d’avoir remporté les deux premières éditions. Et même si je ne peux pas prendre le départ, je serai présent à Barcelone pour saluer ceux qui vont partir.
En quoi c’est plus facile de naviguer en double qu’en solitaire ?
Avant tout parce que c’est moins anxiogène. Le fait de savoir que, quand on dort, on a un alter ego qui est en train de veiller et qui est prêt à réagir immédiatement fait que l’on dort différemment.
En quoi, c’est plus difficile ?
Ce n’est pas si difficile si on veille à se respecter. C’est rarement sur des questions professionnelles que les choses peuvent coincer. C’est plutôt sur des détails plus intimes. A force, on acquiert des habitudes de vieux garçons, on a nos petites manies qui ne sont pas toujours compatibles (rires).
Quels souvenirs gardes-tu de tes deux Barcelona World Race ?
A chaque fois, on a eu un adversaire particulièrement coriace qui a finalement abandonné sur casse. Sur la première édition, ce furent Vincent Riou et Sébastien Josse. Sur la deuxième, on a dû se battre avec Michel Desjoyeaux et François Gabart. A chaque fois, la descente de l’Atlantique a été particulièrement intense. Les mers du Sud ont été presque plus reposantes.
Et au niveau de tes compagnons de route ?
Damian (Foxall) comme Loïck (Peyron) sont vraiment deux personnes faciles à vivre, avec beaucoup d’humour, chacun dans son style. A chaque fois, ce fut une belle expérience. Ensuite, c’est des questions de style. Avec Damian, nous avons navigué plus à l’anglo-saxonne avec des rythmes de quart assez figés. Avec Loïck, c’était plus intuitif. Paradoxalement, je me suis senti moins fatigué à l’issue de la deuxième édition que de la première.
Comment apprécies-tu le changement proposé pour cette troisième édition avec la zone d’exclusion des glaces ?
On verra à l’usage. C’est une approche intéressante, mais je ne suis pas certain que ça ouvre le jeu tant que ça. Sur les portes des glaces, il y avait un vrai côté stratégique qu’il ne faut pas oublier. Il fallait vraiment viser le point où on allait valider son passage de porte.
Ce pouvait être l’occasion pour un concurrent de se refaire, ça pouvait relancer la course. On l’a vu sur le Vendée Globe où une des premières portes de l’océan Indien avait provoqué un regroupement des premiers. On va regagner en sentiment de liberté, mais qui sait ? On va peut-être figer les positions… Ce sera intéressant de voir comment ça se passe pour décider ensuite de la bonne formule.
Vas-tu surveiller particulièrement des bateaux ?
Hugo Boss, évidemment, vu que c’est mon ancien bateau. Alex (Thomson) et Pepe (Ribes) forment un excellent équipage, ils ont le voilier le plus récent et donc potentiellement le plus rapide. Je vais quand même surveiller du coin de l’œil Cheminées Poujoulat, car Jean (Le Cam) et Bernard (Stamm) ensemble, c’est un fameux tandem…
Crédit : Nico Martinez
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par la rédaction
Source : Barcelona World Race