S’il commence à être un habitué des tours du monde en solitaire, ce sera (presque) une première en double pour Jean Le Cam. « J’étais déjà présent sur la Barcelona World Race avec Bruno Garcia en 2011. Mais on avait démâté au bout de 10 jours. Ça ne fait pas vraiment le compte comme expérience… » Pour autant, le triple vainqueur de la Solitaire du Figaro ne s’alarme pas outre mesure de sa cohabitation à venir avec Bernard Stamm. ITW.
Credit : JM Liot
Où en est votre préparation ?
On n’a pas eu beaucoup de temps pour préparer le bateau. C’est important de passer un peu de temps dessus, de s’en imprégner, de comprendre comment ça marche. En plus, sur ce bateau, on a eu trois propriétaires différents et des personnes de fortes personnalités (ndlr : Michel Desjoyeaux, Iker Martinez puis Jörg Riechers). Chacun a mis sa patte ; c’est important de comprendre pourquoi telle chose a été faite et par qui.
Vous vous êtes répartis les rôles dans la préparation ?
C’est venu assez naturellement. Je me suis plus penché sur les voiles, le gréement, certains aspects ergonomiques, quand Bernard s’est occupé de toute l’électronique, des instruments de navigation. Maintenant, on a vraiment travaillé ensemble. Ce n’était pas chacun dans son coin. On échange beaucoup.
Le fait d’embarquer avec quelqu’un de très expérimenté, c’est un avantage… Mais c’est peut-être un risque de conflit ?
Ça voudra dire qu’on n’aura pas été intelligent. Le pire dans un équipage, c’est si l’un des deux a un égo mal placé. A partir du moment où tu respectes la parole de l’autre, où tu es prêt à l’entendre, c’est une occasion de progresser de façon phénoménale. Avec Bernard, on n’a pas toujours les mêmes façons de faire. Alors, on a décidé de comparer nos méthodes, de discuter entre nous. Et c’est souvent un mixte des deux qui est le plus efficace. Cette confrontation là, si elle est bien gérée, elle ne fait que t’enrichir. C’est la magie du double. Le but du jeu, ce sera de trouver l’optimum à partir de l’expérience de chacun.
Cela présente des avantages aussi ?
Déjà, on a deux cerveaux et quatre mains, ça facilite les choses. Et puis, nous sommes tous les deux des compétiteurs. On sait que notre aiguillon commun, c’est l’envie de gagner. A partir du moment où tu poursuis les mêmes objectifs, les choses deviennent forcément plus simples.
Il y aura des domaines de compétences spécifiques de chacun ?
A priori, non. On doit pouvoir être capable de s’entendre suffisamment pour que les grandes décisions soient prises de façon collégiale. De toutes les manières, si on n’est pas capable d’être en accord sur les choix à faire, il ne faut pas espérer faire un résultat.
Pour deux marins habitués du solitaire, c’est quand même un sacré challenge…
Vous nous collez une image fausse sur le dos. Personnellement, j’adore le double : entre les transats Jacques Vabre et les transats AG2R en Figaro, j’ai un sacré nombre de milles en double. Et Bernard n’est pas un ours solitaire. C’est sympa aussi de pouvoir partager. Après, que tu partes deux, cinq jours ou trois mois, ça ne change pas vraiment. L’objectif est toujours le même : tirer le meilleur de ton bateau.
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http://www.scanvoile.com/2014/11/imoca-bernard-stamm-et-jean-le-cam-en.html#.VIbxVjGG-jIPar la rédaction
Source : Barcelona World Race