Route du Rhum / François Gabart : "C'est d'abord une course à élimination" (ITW)

Vainqueur du dernier Vendée Globe, François Gabart s'apprête à prendre le départ de la Route du Rhum avec son monocoque 60 pieds Macif. Avant de passer sur trois coques et de découvrir son grand trimaran, qui sortira des chantiers à l'été prochain, le jeune skipper espère bien conclure sa saison IMOCA par une belle victoire ! ITW.


François Gabart à l'assaut de sa première Route du Rhum.
Credit : Ch.Launay

En quoi la Route du Rhum constitue-t-elle un nouveau défi après ta victoire sur le Vendée Globe ? 
François Gabart : « Sur le Vendée, je voulais garder un degré de concentration élevé sur toute la durée de la course. Le Rhum, c’est plus court, mais ce n’est pas forcément plus facile. Sur cette course très intense, j’espère puiser plus loin dans mes ressources personnelles afin de repousser mes limites de bonhomme et d’athlète. Sur une trajectoire transatlantique, les gains dus au potentiel physique du skipper ne vaudront peut-être au final que quelques « pouillèmes », mais ces quelques heures, minutes, ou secondes de bonus seront toujours bonnes à prendre. »


Où se situe ta marge de progression en vue de cette transat en solitaire ?
« Partout, elle est dans tous les domaines ! C’est vraiment ce qui me motive. La voile en solitaire reste un sport imparfait, on y fait toujours des erreurs. Le secret de cette discipline repose sur la polyvalence. En tant que skipper, il faut que j’arrive à assimiler le plus possible dans tous les domaines aux côtés des personnes qui m’entourent, et il n’y a pas de limite. Bien sûr, une fois un certain niveau de compétition atteint, les gains se jouent plus sur des petits détails… Mais, c’est passionnant d’aller chercher ces « petits plus » qui permettent de rester dans des courbes verticales pour faire la différence. »


Quels sont, à tes yeux, les ingrédients de la recette d'un Rhum gagnant ?
« Il n’y a pas de recette miracle. C’est d’abord une course à élimination, comme le Vendée Globe. En solitaire, il faut essayer de performer le plus possible dans son niveau de jeu général, sans oublier un paramètre. Il faut à la fois être physiquement fort, avoir un bateau techniquement prêt, être capable de réparer en cas de casse, soigner sa trajectoire, ou encore se montrer opportuniste sans prendre de risques inconsidérés… Mais un skipper, aussi bon soit-il sur son bateau, ne peut pas gagner une course s’il ne rencontre pas un minimum de réussite. Comme le disait mon entraîneur en Optimist lors de ses débriefs : la chance, ça se provoque.»

Par la rédaction
Source : ScanVoile (via DP)