Loïck Peyron qualifié pour la Route du Rhum à bord du Maxi Banque Populaire VII. Le skipper, qui n'a plus fait de multicoque en solo depuis 12 ans, a pu, durant un peu plus de 72 heures, mesurer l'ampleur de la tâche qui l'attend avant de se présenter sur la ligne de départ à Saint-Malo. Le défi qu'il relève en pleine connaissance de cause est « le plus grand et le plus risqué de toute ma carrière.»
Credit : Ch.Launay
Apprentissage accéléré
"Qualification accordée, la deuxième en 10 jours…" Loïck Peyron poursuit en un minimum de temps son apprentissage à bord de l'un des plus grands trimarans de course au large au monde. Le passage obligé par la case « qualification » a été expédiée à la faveur d'une météo clémente : « Je n'ai pas beaucoup dormi à cause de la proximité des côtes », raconte t’il. « Les conditions étaient clémentes, et ce n’était pas plus mal pour une mise en jambes. »
De quoi prendre la mesure de la tâche à accomplir avant de prétendre maîtriser tous les secrets du géant. « Je dois encore découvrir la bête sous d'autres coutures. Je suis en revanche en mode accéléré, car malgré toutes les explications données par l'équipe, il me faut un peu de temps pour en découvrir toutes les ficelles. »
Se réhabituer aux grandes vitesses
« Il me reste beaucoup de travail à accomplir pour retrouver les sensations propres aux multicoques océaniques… J’ai encore beaucoup de choses à découvrir sur ce bateau, et il me faut me réhabituer aux grandes vitesses. » Loïck Peyron, s'il reste sur le devant de la scène du multicoque international, ne s'est plus frotté aux trimarans de l'extrême depuis les dernières heures de l'ORMA. Stress de la vitesse, exigence de la machine « je n'ai pas fait de solo en multi depuis 12 ans… donc je dois encore beaucoup travailler pour retrouver les automatismes. Je m'entraîne à réapprendre tous ces réflexes du navigateur en solitaire sur des machines en équilibre instable. La tâche est énorme, mais pas insurmontable. Ce défi est tout sauf anodin, et ce ne sera pas une promenade de santé. »
Etrangement sécurisant…
Et pourtant, ses premières sensations de marin solitaire à bord du géant Maxi Trimaran Solo Banque Populaire VII le rassurent sur un point : la sécurité. « Ces grands bateaux pas adaptés au solo sont plus sécurisants que les 60 pieds que j'ai connus. Moins faciles physiquement, mais moins stressants. L'anticipation est le secret en solo, en multi, et en maxi. »
Positif !
Le bilan de cette sortie au pied levé est donc totalement positif. Loïck va pouvoir sereinement débriefer avec l’équipe technique de Banque Populaire, et multiplier les sorties d’entrainement. « Tout est nickel à bord. Le bateau est prêt à partir, mais on va encore bidouiller des petits détails. C'est du cosmétique pour adapter de petites choses… Il faut naviguer, toujours et encore… Chaque fois que possible en solo, pour apprendre toujours et encore. Il me faut un peu de conditions de brise, pour découvrir les grandes vitesses sous pilote automatique, afin de renforcer la confiance dans ces pilotes. »
Par la rédaction
Source : Mille et Une Vagues