Après un mois de stand-by à Newport, la fenêtre de tir ne s’est toujours pas présentée. L’équipe de Spindrift racing est toujours dans les starting-blocks pour s’attaquer au record New York-Cap Lizard (3j 15h 25 m). Pour l’instant, une conjugaison de facteurs météo impose à chacun de rester patient malgré l’envie d’y aller.
Credit : E.Stichelbaut
Cette attente, nerveusement, il faut la gérer. Certes, les marins du maxi-trimaran Spindrift 2 ont l’expérience et connaissent parfaitement les règles du jeu. Néanmoins, c'est déjà une épreuve en soi.
« Même si on attend à la maison et pas sur le ponton, chacun reste en alerte, prêt dans sa tête à tout lâcher pour sauter dans un avion dès qu’il le faudra, » rappelle Yann Guichard, qui envoie tous les jours un message à ses équipiers pour les tenir informés de la situation sur le parcours. « Dona et moi, nous sommes logiquement encore plus focalisés sur la météo. Avec Erwan Israël, le navigateur du team, nous vivons au rythme des deux mises à jour quotidiennes des fichiers de prévisions américains et européens. Les premiers arrivent avant cinq heures le matin et, même s’il n’y a vraiment aucune fenêtre à l’horizon pour l’instant, nous sommes forcément happés par chaque nouvelle info météo qui tombe. Je sais que nous sommes fin prêts avec un très bon potentiel technique et sportif, mais on ne maitrise pas le paramètre météo. C’est ce qui rend les records si frustrants parfois mais aussi si beaux. »
La route est bloquée
Au mois de juin, la présence de glaces dérivantes dans le courant du Labrador a constitué une première barrière ‘naturelle’. A l’heure actuelle, les grandes plaques de glace disparaissent que petit à petit des photos satellites.
L’autre obstacle aujourd’hui, c’est l’anticyclone des Açores, centré sur l’archipel éponyme, et étalé sur tout l’Atlantique Nord comme une montagne infranchissable. « Pour traverser dans des conditions de record, il faut partir en avant d’une dépression sur les côtes américaines, monter avec elle pour accrocher une seconde sur Terre-Neuve puis accélérer pour de bon. Il faut ensuite rester en avant du système qui ne doit pas nous rattraper ni s’affaiblir avant la ligne d’arrivée, » rappelle Erwan Israël. « Là, avec un anticyclone de cette superficie (3 000 km de large) et de cette puissance (1,036 HP), les dépressions n’arrivent pas à se frayer un chemin et nous non plus !»
Et enfin, l’inquiétude ces derniers jours est venue d’Arthur, ce cyclone très actif qui s’est formé à Miami avant de remonter le long de la côte Est américaine. « Il perturbe l’ordre des systèmes sur la zone de New York alors que l’anticyclone pousse les dépressions au Nord et nous bloque le passage » ajoute Yann. « Nous ne sommes que début juillet et le stand-by se poursuit jusqu’à mi-août, il nous reste donc encore de la marge pour guetter, avec envie, une bonne fenêtre de départ ! »
En bref :
Record à battre en équipage : 3 jours 15 heures 25 minutes, 32,94 nœuds.
Parcours : 2 880 milles (5 333 km) entre le phare d’Ambrose à New York et le Cap Lizard, pointe Sud-Ouest de la Cornouaille en Angleterre.
Équipage : 14 personnes à bord sur ce record et un routeur à terre (l’équipage définitif sera confirmé au moment du départ.
Dates de stand-by : 3 juin – mi-août 2014.
Par la rédaction
Source : Spindrift racing