Gros coup dur pour Yann Eliès ! Alors qu'il était en tête au Cap Lizard et avait passé Wolf Rock 10 secondes devant Charlie Dalin, le skipper de Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir a démâté ce midi. Il est sain et sauf et est en train de libérer son gréement. Un superbe début de course qui s'arrête net ! Premières réactions du marin qui fait actuellement route vers Falmouth et envisage la possibilité de repartir avec un nouvel espar.
Crédit : A Courcoux
Yann, pouvez-vous revenir sur les circonstances de l'incident ?
« Je venais de virer de bord à peine deux ou trois minutes avant, et de rentrer à l'intérieur pour mâtosser du matériel que j'avais laissé sur bâbord. J'ai entendu un « crac ». Je suis sorti et j'ai vu le mât par terre. Il y avait entre 20 et 23 nœuds de vent, j'étais en tête, juste devant Charlie Dalin. C'est le D1 (bas hauban) tribord qui a lâché. J'ai été obligé de tout larguer parce qu'il y avait pas mal de mer, et surtout parce que j'ai eu très peur de dériver sur le phare juste sous mon vent. Heureusement, le courant m'a fait passer à 50 mètres. Après, j'ai fait en sorte de rapidement libérer le gréement pour préserver le bateau. »
Une explication à cette avarie ?
« J'avais pris le parti de mettre le solent à l'avant. C'est ce qu'il y a à revoir sur les Figaro Bénéteau 2 parce qu'à chaque fois qu'ils démâtent, c'est à cause de ça. Ca devient un point faible sur le bateau. Il était déjà prévu, cet hiver, que le chantier réfléchisse à changer le haubanage actuel mais là, ça devient indispensable. »
Dans l'immédiat, qu'allez-vous faire ?
« Je vais rentrer au moteur jusqu'à Falmouth. Je pense y être dans six heures au mieux. Un bateau sans espar, dans la mer qu'il y a actuellement, ça secoue dur. J'essaie donc de ne pas tomber et surtout de ne pas passer à l'eau. J'ai fait le tour du bateau pour enlever tous les bouts qui trainaient afin d'éviter de m'en prendre un dans l'hélice. J'ai vraiment tout sécurisé parce qu'avec seulement le moteur pour me déplacer, je suis un peu vulnérable. Je dois faire attention. »
Envisagez-vous de repartir en course ensuite ?
« Je serais assez tenté d'essayer de trouver un mât. Il parait qu'il y en a un à Cowes puis un autre à Lorient. Adrien Hardy m'en a déjà proposé un. Là, je suis fatigué car je n'ai pas beaucoup dormi. De ce fait, je vais d'abord laisser passer une bonne nuit de sommeil pour être certain de prendre la bonne décision. Si je reviens, c'est pour essayer de gagner une étape alors il faut que ce soit dans des conditions optimales. Le bateau doit être en état pour que je sois en mesure de m'imposer. J'aimerais bien gagner une étape, c'est clair. Là, j'étais en tête de la première et je pense que je pouvais la claquer. A présent, je ne parle plus de gagner la Solitaire mais de me rapprocher d'Alain Gautier et de Jean Le Cam qui comptent respectivement neuf et dix victoires de manche (à ce jour, Yann en a remporté huit, ndlr). »
Sur cette étape entre Deauville et Plymouth, vous étiez bien parti pour en accrocher une…
« J'avais toutes les cartes en mains pour gagner cette Solitaire 2014. Maintenant, j'avais deux ou trois petits détails qui me chiffonnaient : ma pompe de ballast qui avait cassé et une autre pièce. J'avais un mauvais pressentiment. Je flairais qu'une mauvaise chose allait m'arriver. C'est cependant la première fois que je démâte en Figaro. »
En bref :
A noter que Yann Eliès abandonne cette première étape et sera donc classé avec le temps du dernier de cette étape, plus deux heures. Il peut donc prendre le départ de la deuxième étape de La Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire dès qu'il aura effectué les contrôles de jauge.
Par la rédaction
Sources : Rivacom et ScanVoile
