Solitaire du Figaro / Pétole sur la flotte, Yann Eliès aux commandes ce matin, Fabien Delahaye abandonne

Pour Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012), c'était trop l'enfer dans une brise qui s'était presque totalement évaporée dès le milieu de journée tandis que le gros de la flotte enroulait la bouée des Galères avec aussi très peu de vent… Le leader au classement général après deux étapes a préféré jeter l'éponge. Quant au peloton, il peine encore et ce depuis Belle-Ile : si tout le monde est désormais groupé, le vent est aux abonnés absents !



Très en retard sur la flotte, Fabien Delahaye a préféré abandonner l'étape hier.
Credit : A.Courcoux

Trop dur pour Fabien Delahaye, le leader au général
L'enfer, c'est pour les autres… Mais surtout pour le leader au classement général qui a dû composer avec deux heures de retard au départ de Roscoff, dans une brise et surtout des courants de marée plus défavorables. Et alors que le vent avait presque totalement disparu du plan d'eau au large de Groix, Fabien Delahaye n'avait pas tant que cela perdu de terrain sur les premiers. Mais il ne le savait pas vraiment !

Car le peloton et même les retardataires comme Jean-Paul Mouren (SNEF) ou Sébastien Simon (Bretagne-Crédit Mutuel Espoir) n'étaient plus en visu sur son écran AIS. Alors l'imaginaire a fait tourner les scénarii les plus catastrophiques… Et le Skipper Macif 2012 voyant qu'il n'avait plus aucune chance de revenir sur le peloton, a préféré annoncer son abandon : au coucher du soleil, il faisait route directement vers Les Sables d'Olonne.


Petole, pétole, pétole...
En soirée, les trois quarts de la flotte se tenaient en moins de deux milles ! Les chiffres parlent d'eux-mêmes : pas moins de dix-neuf leaders en 24 heures depuis le départ de Roscoff… Pourtant à peine 200 milles ont été parcourus en une journée, ce qui n'est pas si mal que ça, mais c'est essentiellement dimanche après-midi jusqu'au raz de Sein et jusqu'au lever du jour du côté des Glénan que les compteurs ont affiché de belles vitesse.

Car depuis lundi midi, ce n'est pas la joie ! Alors certains ont tenté de petits coups au passage de la bouée des Galères en espérant une risée salvatrice à l'image du Britannique Sam Goodchild (Team Plymouth) qui est allé raser les falaises belles-îloises vers Port-Maria. Quand d'autres ont préféré faire le grand tour à deux milles au large de Belle-Île tels Yann Eliès (Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir) ou Corentin Horeau (Bretagne-Crédit Mutuel Performance). Et puis, certains ont joué placés en oscillant entre ces deux extrêmes comme Adrien Hardy (Agir Recouvrement) ou Erwan Tabarly (Armor Lux-Comptoir de la mer).


35 milles en 12 heures
Mais à deux nœuds de vitesse, ce n'est pas évident de changer son fusil d'épaule quand un solitaire voit ses concurrents démarrer à quelques encablures seulement de son étrave… Il a donc fallu patienter.

De fait, la nuit a été très molle et la flotte s'est regroupée en moins de six milles naviguant essentiellement sous génois dans un clapot désagréable. Les voiles battantes, les 35 solitaires encore en course n'ont parcouru que 35 milles ces 12 dernières heures ! Et au lever du jour, la situation n'était pas plus claire : l'espoir d'un souffle plus constant dans la matinée, pourrait permettre aux Figaro Bénéteau 2 de tracer un trait plus conséquent sur la carte marine…


Fabien Delahaye, hier après son abandon : " j’ai environ 9 heures de retard sur le leader"
« C’est dur ! La première partie difficile a été cette casse matérielle dimanche, qui a réduit à néant mes chances de rester leader au classement. J’étais cependant positif pour mon 2e départ, en optimisant au maximum le temps imparti, et refranchissant la ligne 2 heures pile après les autres. Mais j’ai eu toutes les conditions contraires au reste de la flotte. Ça a molli en permanence par derrière et j’ai passé le Four et le Raz de Sein avec le courant à contre. Je suis dans la pétole complète depuis la mi-journée alors que la flotte allonge déjà la foulée dans le Golfe de Gascogne. 

Ce soir, j’ai environ 9 heures de retard sur le leader, et j’ai actuellement zéro nœud de vent…. J’ai longuement hésité avant d’appeler le directeur de course car abandonner n’est pas dans ma mentalité, mais avec les conditions annoncées, j’aurai pu terminer avec encore le double de retard. Avec cet abandon, je vais écoper du temps du dernier classé de l’étape, auquel seront ajoutées 2 heures de pénalité. 

Je file donc directement sur Les Sables d’Olonne (à 73 mn), au moteur et je pense arriver en milieu de journée demain. Je vais avoir le temps de me reposer, de faire le vide et d’aborder au mieux la dernière étape et faire en sorte qu’elle soit la plus belle possible. »


Classement à 7 heures
1 GROUPE QUEGUINER - LEUCEMIE ESPOIR - Yann Elies
2 ARMOR LUX - LE COMPTOIR DE LA MER - Erwan Tabarly à 0.38
3 INTERFACE CONCEPT - Gildas Mahé à 0.91
4 AGIR RECOUVREMENT - Adrien Hardy à 1.45
5 BRETAGNE CRÉDIT MUTUEL PERFORMANCE - Corentin Horeau à 1.48

Par la rédaction
Sources : Rivacom et Macif