Au cinquième jour de course, le monocoque Safran de Marc Guillemot et Morgan Lagravière est toujours en tête de l’Imoca Ocean Masters New York to Barcelona Race. A 12h30 ce vendredi, le tandem affichait 20,1 milles d’avance sur Hugo Boss (Ribes-Breymaier). Après le contournement musclé d’une première dépression, la flotte négocie actuellement une zone de transition dans des conditions légères. Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas pour les quatre équipages de La Transat New York- Barcelone, ce qui n’est pour déplaire à Morgan Lagravière.
Regroupement au tiers du parcours
Près de 1 400 milles ont déjà été parcouru par les quatre IMOCA de la Transat New York- Barcelone et seuls 47 milles séparent le leader Safran de l’équipage de Gaes Centros Auditivos (Corbella - Marin) actuellement en queue de peloton. Autant dire un détail à l’échelle de l’Atlantique ! « Nous avons perdu un peu de distance sur Hugo Boss car le vent mollit peu à peu et ils bénéficient d’un peu plus de pression à l’arrière. Nous sommes très contents de ce début de course car nous nous sommes donnés à fond et on constate qu’il ne faut rien lâcher », raconte Morgan, la voix enjouée et reposée. Il faut dire que les premiers jours ont laissé quelques traces sur les organismes, « On en a vraiment bavé ! Le bruit du carbone qui tape dans les vagues, c’est très impressionnant. Parfois, nous nous déplacions à quatre-pattes dans le bateau », avoue Morgan avant d’ajouter « cela fait partie de l’apprentissage ! C’est plus sympa d’avoir ce type de conditions en début de course. Désormais jusqu’à Gibraltar cela devrait être beaucoup plus confortable. »
Six jours de course avant d’entrer en Méditerranée
A l’approche d’une première zone de haute-pression au beau milieu de l’orthodromie sur un axe Nord-Sud, et tandis que Team Neutrogena (Altadill – Munoz) et Gaes Centros Auditivos ont fait le choix d’une trajectoire Nord, les deux leaders, Safran et Hugo Boss ont pris une trajectoire Sud. Pour l’heure, Marc et Morgan progressent dans un flux de ouest-sud-ouest d’une dizaine de nœuds, « Nous sommes sous Code 0, une voile d’avant parfaite dans ces conditions légères. A priori, nous ne serons pas trop ralentis, les zones de transition vont s’enchaîner ainsi jusqu’à l’entrée en Méditerranée. Les routages estiment un passage de Gibraltar dans six jours. Nous avons le bateau adéquat pour ces conditions et cela nous permet de bien manger, de bien dormir et donc d’être plus concentrés sur la stratégie. Côté garde-robe, nous avons tout fait sécher au soleil et cette nuit, nous étions en petite polaire avec juste un bas de ciré. Que du bonheur ! », raconte Morgan qui apprécie chaque instant de sa première traversée de l’Atlantique en course.
Belle ambiance de travail à bord !
Si Marc Guillemot et Morgan Lagravière ont des profils bien différents, la force de leur duo réside dans sa complémentarité et tant que la pression de la compétition n’est pas là, il n’est pas toujours évident de savoir comme cela va fonctionner. Après cinq jours de course, une réelle alchimie s’est créée entre les deux marins du Safran Sailing Team. « Au départ, nous avions organisé des quarts de deux heures. Dans les grosses conditions et nous n’avions pas vraiment le temps de papoter ! Depuis hier, on échange beaucoup plus et c’est un aspect vraiment sympa de la course au large en double que je ne connaissais pas vraiment. Nous sommes complémentaires dans notre approche de la performance, c’est très intéressant ! Les rôles à bord se sont répartis de manière naturelle. J’ai vraiment confiance en notre tandem, le bateau est génial, nous sommes aptes à gagner ! » se réjouit Morgan.
Source : Mille et une Vague