Arrivé vendredi dernier à New York, le Maxi Trimaran Banque Populaire VII a pris ses quartiers dans la Marina de Brooklyn South et débutera en début de semaine prochaine son stand by en vue d'une tentative de record de l'Atlantique Nord en solitaire. Le travail d'observation météo a débuté, en étroite collaboration avec le navigateur-routeur Marcel van Triest. Grande inconnue cette année, l'évolution des glaces qui sévissent encore en nombre du côté de Terre-Neuve et qui pourraient singulièrement restreindre les options de départ.
Credit : Y.Zedda/BPCE
Deux scenarii s'offrent à Armel Le Cléac'h : « soit une fenêtre météo se présente à nous dans les tout prochains jours, et je pars en ayant pleinement récupéré du convoyage. Soit le stand by doit se prolonger, dans ce cas je rentrerai à Lorient pour reprendre mon travail physique quotidien avec mon préparateur. »
Les icebergs s’invitent sur la route
Depuis plusieurs semaines, et suite à l’hiver particulièrement rigoureux qui a baigné l’ensemble du continent Nord Américain, les équipes du maxi trimaran scrutent avec attention l’évolution des morceaux de banquise qui tardent à se désintégrer dans l’Atlantique Nord, et errent au large de Terre-Neuve.
« Le scénario de départ dépend de la situation des glaces », précise Armel le Cléac’h. « Les icebergs sont très présents sur la voie du record. La route directe n'est pour l'instant pas praticable. Reste l’option plus sud, suivie l'an passé par Francis Joyon, et que nous pourrions tenter à notre tour.
Si notre période d'attente devait se prolonger, avec l'arrivée de l'été, les glaces devraient s'évacuer de la route directe, et nous offrir de nouveau la possibilité de nous élancer sur une trajectoire la plus courte vers le Cap Lizard. L'idée étant comme d'habitude sur ce record, d'aller chercher la bonne dépression au large de Terre-Neuve qui nous accompagnera jusqu'en Angleterre. Naviguer sur un seul bord tout au long de la route, exploit réalisé par Banque Populaire V, est la condition optimum recherchée, garante d'une route la plus efficace possible.
Il faut rester en avant de la dépression, dans du vent fort, de l'ordre de 25 à 30 nœuds, majoritairement orienté par le travers du bateau, et par dessus tout, sur une mer la moins agitée possible, car c'est bien la taille et la fréquence des vagues qui nuisent à la très haute vitesse sur ce type de trimaran de l'extrême. »
Armel Le Cléach s’est ainsi donné un créneau d'observation et de quête de ces conditions optimum sur cinq jours pour déclencher le départ.
Objectif principal : le Rhum
C’est aussi avec la Route du Rhum à l’esprit que le skipper aborde ce nouveau challenge transatlantique. « La moyenne à tenir sur le record est la plus élevée, (23,30 nœuds NDLR) et ce défi se déroule dans des conditions de mer, de vent, de froid très difficiles. Le trafic maritime sur cette route est intense. On y rencontre du brouillard, des pêcheurs sur les Grands Bancs… il exige vraiment une vigilance de tous les instants du départ à l'arrivée.
La barre est tellement haute qu’il ne se gagnera probablement qu'avec de faibles écarts, d'où l'impératif de demeurer concentré et réactif jusqu'au bout. Nous nous donnons les mois de juin et juillet pour trouver l'ouverture. Nous ne partirons pas à n'importe quelle condition. L'objectif principal de la saison 2014 est la Route du Rhum. Il nous faut être de retour à Lorient fin juillet pour enchaîner sur la suite du programme, avec un chantier de préparation spécifique à la Route du Rhum.
Nous ne nous mettrons pas en retard dans notre préparation. Si d'aventure aucune fenêtre opportune ne s'ouvrait, je partirais en équipage réduit pour une nouvelle transat d'entraînement, très intéressante dans la perspective du Rhum. »
Par la rédaction
Source : Mille et Une Vagues