Jean Kerhoas, nouveau président de l'IMOCA, a succédé à Luc Talbourdet. Il revient sur ses motivations et sa vision de l'avenir. ITW.
Credit : IMOCA/Christophe Favreau
Jean Kerhoas "C'est un dossier extrêmement passionnant !"
Tout d'abord que vous inspire cette nomination à titre personnel ?
Comme vous le savez sans doute si j'ai accepté ce poste, c'est suite à la demande de coureurs membres du conseil d'administration. Évidemment, je n'ai pas résisté car c'est un honneur d'être ainsi sollicité par des marins aussi renommés.
J'ai également largement contribué à la création d'une filière de formation et d'entraînement, en Finistère, en Bretagne puis au niveau national, qui a permis à nombre des compétiteurs qui me sollicitent aujourd'hui d'émerger... Mais le plus important pour moi est que ce dossier est extrêmement passionnant. C'est une classe vraiment prestigieuse, qui regroupe les meilleurs skippers du monde, en solitaire et en double.
Et puis je suis très heureux de pouvoir poursuivre le développement de l'IMOCA qui est aujourd'hui arrivée à un beau niveau de maturité. Il y a eu récemment deux grandes étapes, avec le vote en fin d'année dernière de la nouvelle jauge et le partenariat commercial avec la société OSM qui donne des perspectives importantes quant à l'évolution de l'IMOCA sur la scène internationale.
Quelle est votre vision du développement de la Classe pour assurer la continuité des actions menées par Luc Talbourdet ?
Il y a bien-sûr comme je viens de le préciser l'établissement d'une nouvelle jauge et le partenariat avec OSM, qui sont deux éléments fondamentaux de notre développement. Je vais m'attacher à continuer à développer cette stratégie d'internationalisation, en favorisant les contacts avec de nouveaux skippers étrangers et en cherchant activement de nouveaux partenaires pour développer un circuit international et un championnat du monde de qualité.
Nous avons déjà commencé avec l'organisation de l'IMOCA Ocean Masters New-York to Barcelona Race, une belle course qui montre bien cette volonté d'internationalisation puisqu'au-delà des destinations qu'elle représente, elle réunit de nombreux skippers étrangers.
Le prochain Vendée Globe promet également une solide participation étrangère, avec l'arrivée de la Chine notamment... Mon effort sera donc fait principalement dans ce sens, dans la continuité de ce qu'a déjà mis en place Luc Talbourdet, en allant plus loin dans l'internationalisation, le développement d'un championnat international de qualité et de référence, qui donne envie à des concurrents de s'inscrire et à des sponsors de s'engager. Par ailleurs, je participerai également à la recherche active de partenaires pour le circuit lui-même, de façon à en renforcer l'impact et l'importance.
Que diriez-vous à un potentiel sponsor pour l'encourager à participer au circuit IMOCA ?
Tout d'abord cette classe offre un circuit de très haut niveau, qui réunit à la fois la dimension sportive et la dimension aventureuse, susceptibles de toucher un très large public. Que ce soit en double ou en solitaire, les compétitions réunissent des coureurs extrêmement talentueux, des bateaux très sophistiqués mais également de magnifiques histoires à raconter, avec des marins qui sont à la fois des compétiteurs sur l'eau mais qui sont capables, dès la fin d'une course, de prendre le micro et d'échanger de façon intéressante pour le grand public avec des journalistes sur un plateau télé.
Il y a une vraie capacité chez la plupart des marins à faire partager leur passion. C'est un vrai atout pour cette discipline. Et puis le renforcement programmé du championnat du monde IMOCA avec un calendrier plus étoffé qui permet d'avoir un ensemble de courses offrant de la continuité dans la visibilité pour un sponsor éventuel. Le dynamisme de la classe est encore un autre facteur, avec des flottes étoffées, la construction en cours de six nouveaux bateaux, la remise à niveaux de nombreux autres...Tout cela représente à mon sens un cocktail très séduisant.
Le développement d'un circuit international d'envergure donnerait également une reconnaissance beaucoup plus grande au titre de champion du monde...
Oui. C'est un des éléments fondamentaux de la stratégie actuellement mise en place. Pour l'instant, l'essentiel de la reconnaissance du circuit se fait à travers le rayonnement médiatique du Vendée Globe, même si la Barcelona World Race monte en puissance. Le pari pour demain est d'arriver à faire en sorte que soit connu et reconnu le championnat du monde Ocean Masters, avec évidemment son champion, l'ensemble de ses épreuves et la reconnaissance des plus hautes instances internationales. C'est ici que se trouve le challenge.
Pour lire l'ITW de Luc Talbourdet, ancien Président de la Classe Imoca, c'est ici
A propos du Championnat du Monde IMOCA Ocean Masters
Ocean Masters est le nouveau nom du Championnat du Monde IMOCA. Le prochain titre de Champion du Monde Ocean Masters sera décerné en 2015 à l’issue de la Barcelona World Race, puis tous les deux ans.
A propos de l’IMOCA
Fondée en 1991, l’International Monohull Open Class Association (IMOCA) est l’association responsable de la série des monocoques de 60 pieds en compétition dans les courses telles que le Vendée Globe. L’association regroupe parmi ses membres plus de 30 skippers, représentants de sponsors, directeurs de teams ou encore architectes navals de toutes nationalités.
Par la rédaction
Source : A.Robin
