C’est inédit, mais cela pourrait faire jurisprudence : la direction de course de la Mini en Mai a choisi de proposer 7 parcours différents à ses coureurs. Tous commencent, au départ de la Trinité-sur-Mer, par une montée vers les Glénan, puis une descente vers Belle Ile soit 90 milles assurés. Ensuite, six tracés de 195 à 390 milles ont été envisagés pour faire face aux multiples scénarios météo présentés par les fichiers. Un retour direct dans le port trinitain est également envisageable.
Credit : E.Allaire
Le départ a pu être donné dans d’excellentes conditions à 14h08 sous un grand soleil et par 10 à 15 nœuds de vent.
À conditions météo compliquées, scénarii complexes. La dépression orageuse et instable attendue jeudi dans le golfe de Gascogne peut évoluer de façons très différentes. Les interprétations météo divergent, or aucune source fiable ne peut être négligée. La brise annoncée est de 30 à 35 nœuds avec des claques possibles à 40, des conditions à ne pas laisser des Mini dehors.
Alors, pour parer à toutes les évolutions estimées de ce système dépressionnaires volage, la direction de course a travaillé sur 6 tracés et un éventuel retour direct sur Belle Ile si besoin.
À 14h08 ce mardi, les 37 solitaires de la Mini en M ai se sont élancés sur un « parcours de base » de 90 milles au départ de La Trinité-sur-Mer, une remontée vers la Jument des Glénan puis redescente à Belle Ile où les coureurs sont attendus mercredi matin.
Là, les coureurs seront informés par VHF et par pavillonnerie, à la « porte » (ligne mouillée à la Pointe de Taillefer, au large du Palais) de la suite des opérations : 7 choix sont possibles.
- parcours « Oscar » : retour direct à la Trinité-sur-mer (16 milles)
- parcours 1 : descente à la bouée du Pertuis d’Antioche, passage sous le pont de l’île de Ré, remontée à la Jument et retour à la Trinité-sur-mer (310 milles)
- parcours 2 : descente à la SN1 (au large de Saint Nazaire), la Jument, Groix, Yeu et retour à la Trinité-sur-mer (239 milles)
- parcours 3 : descente vers Yeu, remontée à la Jument et retour à la Trinité-sur-mer (195 milles)
- parcours 4 : montée vers l’Occidentale de Sein et retour à la Trinité-sur-mer (205 milles)
- parcours 5 : montée vers l’Occidentale de Sein, descente sur Yeu et retour à la Trinité-sur-mer (308 milles)
- parcours 6 : montée vers l’Occidentale de Sein, descente à la bouée du Pertuis d’Antioche et retour à la Trinité-sur-mer (390 milles)
Informés de ces six parcours à 10h30 ce matin, les solitaires ont eu deux bonnes heures pour préparer des routages sur ces tracés et intégrer ces données à leurs GPS. Ensuite, il a fallu se mettre vite en mode course et surtout être capable de s’adapter à tous les scénarios possibles : run de vitesse où l’on dort peu pour donner le maximum, course de fond ou l’on prend un rythme de large, parcours « sécuritaire » où l’objectif est de boucler la boucle pour assurer sa qualification sur Les Sables-Les Açores-Les Sables…
Ils réagissent :
Davy Beaudart (Cultisol – 865) :
« Pour le départ c’est super, ensuite, je ne prendrai aucun risque. Je n’ai fait que le convoyage de Lorient à ici par 5 nœuds de vent. Il est donc hors de question de prendre le moindre risque. J’ai besoin de tester ce bateau petit à petit. Tant que ce sera maniable, je ferai au mieux, mais dès que le vent se renforcera, je mettrai le pied sur le frein. »
Yves Le Blevec, directeur de course :
« Il y a aujourd’hui tellement de sources météo fiables, que l’on ne peut pas ne pas en tenir compte. Or, quand ces sources proposent des scénarios divergents, il faut s’adapter. Je pense que ce type de décision inédite risque de se multiplier. En tous cas, cela rajoute une dimension stratégique intéressante."
Par la rédaction
Source : Kaori