A trois jours de l'arrivée à Saint-Barth, la lutte pour la victoire est en train de se transformer en duel. Y aura t-il photo finish devant le port de Gustavia entre Skipper Macif et Safran Guy Cotten ? Et qui sera le troisième duo sur le podium ? Generali, La Cornouaille ou 30 Corsaires qui réalise un beau come back par le sud ? L'alizé perturbé redistribuera t-il les cartes au milieu des îles ? C'est parti pour 72 heures à haute teneur en suspense et en adrénaline.
Credit : A.Courcoux
En 1994, Jean Le Cam et Roland Jourdain s'imposaient finalement devant Bertrand de Broc et Marc Guillemot… pour 63 secondes. C'est le plus petit écart jamais enregistré dans l'histoire de la course. Skipper Macif et Safran-Guy Cotten vont-ils nous resservir le même scénario ? C'est fort possible. Les routages théoriques donnent les deux équipages à quelques minutes d'intervalle devant le port de Gustavia. Cette 12e transat AG2R LA MONDIALE risque de se jouer à rien. Un nuage, un spi qui dévente, quelques minutes de déconcentration.
Magnifique combat !
Leaders depuis hier après-midi, Fabien Delahaye et Yoann Richomme ont 7 milles d'avance sur leurs meilleurs ennemis. Mais Gwenolé Gahinet et Paul Meilhat, décalés 12 milles plus au sud, sont théoriquement dans une position favorable : un meilleur angle par rapport au vent leur permettant d'être plus rapides. Aujourd'hui, Skipper Macif et Safran-Guy Cotten sont les deux supers challengers pour le grand final sur le ring antillais.
On se désole sur Generali
« Nous avons les yeux rivés sur les fichiers. A moins que ce soit la foire sur la fin, qu'une opportunité s'offre à nous, nous ne pouvons jouer ni la gagne ni le podium » déplore Eric Peron. Les hommes de Generali se désolent, à juste titre. Encore en tête hier matin, Generali pointe désormais en 3e position, à 14 milles du bateau bleu et jaune.
Dans ces conditions, l'équipage de 30 Corsaires se frotte les mains. Grâce à leur position à l'extrême sud, Alexia Barrier et Laurent Pellecuer peuvent serrer le vent et accélérer sur la route, sans se soucier d'empanner. Le fruit de leur option engagée il y a plus de 10 jours est en train de payer (24,54 milles de gagnés ces dernières 24 heures). Elle les emmènera peut-être sur une des marches du podium… si La Cornouaille veut bien la leur laisser.
Tout donner !
Dans ce contexte, un seul mot d'ordre : tout donner. L'excitation de l'enjeu et l'imminence du dénouement joueront le rôle d'euphorisant. Même si les figaristes ont l'habitude de vivre des arrivées d'une telle intensité, ils auront bien besoin de ce surplus d'adrénaline.
Yoann Richomme, Skipper Macif, leader :
« Je crois qu'on est dans une position pas trop désagréable, on a passé une de nos premières nuits calmes depuis le début de la traversée, on a pu se reposer, le bateau va vite, on est contents de nous.
La position favorable restera la positon sous le vent, celle de Safran-Guy Cotten, mais comme on a réussi à avancer, ça change la donne. Si on maintient le rythme, on peut se maintenir devant, mais quand les trajectoires vont se resserrer, ça va se jouer à quelques milles.
On n'a pas cassé de matériel, mais dans les réglages on a changé quelques trucs. On s'était quand même bien fait dépasser par Safran-Guy Cotten pendant 4/5 jours. On a fait des erreurs de stratégie, de réglages, de trajectoire. On a tout remis à plat, on a bien réfléchi et on a recollé. On a pris le sud en premier, on savait que le premier dans sud aurait la bonne longueur pour st Barthélemy. On a tout remis en ordre, et c'est bien. On arrive à 22 TU au routage, donc au coucher du soleil à St-Barthélemy. »
CLASSEMENT A 16H
1 Skipper Macif Fabien Delahaye - Yoann Richomme
2 Safran - Guy Cotten Gwenolé Gahinet - Paul Meilhat
3 Generali Nicolas Lunven - Eric Peron
4 La Cornouaille Roland Jourdain - Martin Le Pape
5 30 Corsaires Alexia Barrier - Laurent Pellecuer
Par la rédaction
Source : Effets Mer