A bord de Spindrift 2, pas moins de 2500 mètres (soient 2,5 kilomètres !) de cordages courent sur le bateau et jusqu’en tête de mât ! Des matériaux hautement technologiques, mis en œuvre dans plusieurs pays, qui passent ensuite entre les mains expertes du gréeur de Spindrift racing : Simone Gaeta.
Credit : E.Stichelbaut/Spindrift racing
‘’Mon rôle au sein de l’écurie porte sur trois secteurs,’’ résume cet Italien qui a choisi la France depuis 11 ans. ‘’Tout d’abord le gréement ‘dormant’, c’est à dire les câbles textiles qui tiennent le mât : haubans, galhaubans, bas-haubans, étais. Puis le gréement ‘courant’ : les bouts (drisses, écoutes, palans, etc) qui servent à régler les voiles et presque tout ce qui est réglable à bord. Et enfin, la fixation de pièces d’accastillage du type poulies, renvois, etc. En somme, j’interviens partout où on utilise des solutions textiles, notamment à la place du métal. La priorité : gagner en performance, tout en étant fiables et légers.’’
Parlons technique !
Dyneema, PBO, kevlar, téflon, polyester…place à des fibres synthétiques aux propriétés impressionnantes. ‘’Nous cherchons toujours plus de raideur pour traduire au mieux l’action du vent dans les voiles et l’action humaine dans les manœuvres. Cela permet d’avoir une réaction rapide du bateau,’’ explique Simone. ‘’L’élasticité pour les bouts est donc proscrite, comme la déformation. Le Dyneema est excellent et très léger. Il est utilisé surtout pour l’âme (intérieur) des bouts mais aussi pour les gaines lorsque l’on recherche de la souplesse.
Des gaines polyester/kevlar sont utilisées si on a besoin d’un peu d’accroche et le PBO/téflon pour la glisse ; afin d’éviter de choquer une voile par à-coups par exemple. Les fibres résistent aussi au frottement et à la chaleur pour ne pas bruler en filant sur les winchs. Avec Yann (Guichard, skipper), nous choisissons les matériaux en fonction des utilisations. Nous avons aussi un code couleurs précis pour avoir des automatismes durant les manœuvres.’’
Y a-t-il des changements pour le solo en vue de la Route du Rhum ?
‘’Pas tant que ça finalement,’’ affirme le gréeur. ‘’A part les dimensions de câbles qui changent avec le mât plus court, nous avons aussi ajouté des palans pour les tensions de mât et d’étais là où nous avons enlevé l’hydraulique mais c’est tout. Le plan de pont a été modifié pour le solitaire mais, ensuite, les cordages et les efforts sur la structure restent les mêmes.
Par exemple, il faut des bouts de 12 millimètres de diamètre pour tenir dans le self-tailing du winch car, plus fin, ça glisse. Il faut du 20 millimètres pour les points d’amure des voiles d’avant qui supportent des charges de 17 à 20 tonnes. A la différence d’autres solutions ‘solo’ comme le vélo, dans le cas des bouts, c’est avant tout à Yann finalement de s’adapter aux dimensions du bateau.’’
Zoom sur Simone Gaeta (ITA), navigant maxi Spindrift 2 et gréement
Diplômé en philosophie à Rome, journaliste pour divers magazines spécialisés (Yacht Capital, Fare Vela) et champion d’apnée, l’italien Simone Gaeta est un autodidacte. Il a travaillé pour le Team Banque Populaire, d’abord comme préparateur puis en tant que responsable du gréement ‘dormant’ et ‘courant’, notamment pour le maxi-trimaran Banque Populaire V, devenu depuis Spindrift 2.
Par la rédaction
Source : Spindrift racing