Rapidement, la 69e édition de la Rolex Sydney Hobart s’est révélée comme l’une des plus compétitives de l’histoire. Sur les 94 monocoques en compétition, 5 maxis de 100 pieds, 2 Volvo 70, 7 anciens vainqueurs de la course et un bon nombre de voiliers très performants, susceptibles de l’emporter ont pris part à cette flotte 2014.
Credit : C.Borlenghi
Plusieurs bateaux récemment lancés n’ayant que très peu de courses ou de milles à leur actif , ont donné du fil à retordre à des équipages plus aguerris : Anthony Bell sur Perpetual Loyal (ex Speedboat, Rambler 100), Karl Kwok sur son Bottin 80: Beau Geste, Matt Allen sur son Carkeek 60 : Ichi Ban et Jim Delegat sur Giacomo l’ancien Volvo 70 Groupama.
Une flotte internationale
Cette emblématique course au large de 628 milles est inscrite sur le calendrier de nombreux marins du monde entier et cette nouvelle édition n’a pas dérogé à la règle avec 22 participants internationaux venus d’Allemagne, d’Angleterre, de Nouvelle-Zélande, de Chypre, Singapour et Hong Kong.
Lors du briefing météo de pré course, les navigateurs et les tacticiens ont affiné leur stratégie, alors qu’un vent de sud-est de 10-15 nœuds au départ se renforcera au fur et à mesure que le flotte plongera au sud, le long de la côte australienne. Lors de la journée du 28, un système de basse pression allait balayer le détroit de Bass et la Tasmanie, engendrant un fort vent d’ouest. Si les grandes unités allaient manquer de vent, le gros de la flotte allait, quant à lui, devoir faire le dos rond face aux éléments.
Premier jour
Avec leur incroyable puissance et vitesse, les 100 pieds ont une nouvelle fois impressionné les spectateurs. Cette année, 5 monocoques de 100 pieds ont pris part à la course. Parmi eux Wild Oats XI de Bob Oatley, 6 fois vainqueur en temps réel et deux fois en temps compensé, Perpetual Loyal, l’ancien Speedboat/Rambler 100, récemment modifié, Ragamuffin 100 avec à sa tête une icône de la voile australienne, Syd Fischer qui célèbre cette année ses 86 ans et sa 46e participation à la Rolex Sydney Hobart mais encore Wild Rose et Zefiro.
Premiers à sortir de la baie, Wild Oats XI et Perpetual Loyal se sont livrés un magnifique duel, toutes voiles dehors. Beau Geste, Ragamuffin, Wild Thing et les deux Volvo 70, Black Jack et Giacomo leur emboîtant le pas.
Les stratégies du deuxième jour
Le travail de Wild Oats XI et une tactique bien huilée a commencé à faire son travail. Rapidement les milles ont fondu lui permettant de reprendre la tête de la course. Dix milles derrière, Ragamuffin 100 conservait une troisième place proche du duo de tête et menait la course en temps compensé le temps d’un instant.
Alors que les leaders atteignaient le détroit de Bass en dépit de la légère brise, la trou s’est creusé avec le reste de la flotte. De parfaites conditions qui n’ont pas empêché les nombreuses manœuvres à bord, 50 changements de voiles au total selon Mark Richards le skipper de Wild Oats XI. Mais ces modifications et cette tactique ont permis d’accroître encore un peu plus son avance, qui se portait à ce moment-là à 50 milles.
Avec un temps de course de 2 jours 6 heures 7 minutes et 27 secondes, Mark Richards s’est emparé pour la septième fois de la victoire en temps réel de Rolex Sydney Hobart, égalant le record alors détenu par l’incroyable monocoque Morna, repabtisé Kurrewa V et qui conserva ce record pendant plus de 50 ans. Arrivé à quai, Richards était étonné de constater le comportement de Wild Oats dans le vent forcissait. « Nous allions de plus en plus vite par rapport aux autres bateaux. C’était une expérience vraiment incroyable. A bord l’alchimie est parfaite et c’est difficile d’expliquer comment cela se passe. Il y a de la passion sur ce bateau », ajoutait Richards en n’oubliant pas de louer et de remercier son équipage.
Quatrième jour, ca se durcit !
Le brutal changement des conditions météorologiques dans la nuit a rapidement pris son dû avec cinq bateaux contraints à l’abandon. Le premier d’entre eux, le Clipper 70 : Henry Lloyd sur un problème de safran puis Wedgetail victime d’un démâtage au large de Tasman Island.
Malgré la véracité des prévisions, beaucoup de compétiteurs ont été surpris pas la rapidité de déplacement de ce front de sud-ouest. Les conditions au large de la côte est de la Tasmanie ont été très difficiles pour de nombreux bateaux de la flotte mais pas trop inhabituelles pour une Rolex Sydney Hobart. Aux abords de l'île de Tasmanie la flotte a du faire face à des vents violents, à une mer formée et d’énormes vagues.
Victoire s'impose en temps compensé
Dans une course effrénée vers le sud, Victoire de Darryl Hopkington, n’a pas ménagé sa peine pour arriver le plus vite possible à Hobart. En ayant franchi la ligne d’arrivée à 8h du matin AEDT, l’équipage a pris la tête du classement général en temps compensé. Le skipper de Sydney crédite alors cette place à son tacticien et stratège Sean Kirjian, un vétéran qui compte 17 participations à cette course.
Sur un total de 94 partants, 84 monocoques ont terminé la course. En dépit des conditions les plus difficiles de ces dernières années, seulement une dizaine de bateaux a été contrainte à l’abandon, ce qui reflète l'expérience et les compétences de la flotte de la Rolex Sydney Hobart 2013.
Il existe déjà beaucoup d'intérêt pour la Rolex Sydney Hobart 2014 qui fêtera son 70e anniversaire. Les maxis Wild Oats XI et Perpetual Loyal sont parmi les candidats qui ont déjà confirmé leur intention d’y participer.