Mini Transat / Superbe victoire de Benoît Marie : "Je ne savais pas que j’étais premier !" (images-ITW)

Ce dimanche 1er décembre, Benoit Marie vient de réaliser son rêve de gamin : en franchissant la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre à 22h46 (heure de Paris) après 18jours 13heures 01mn 05s de course et 6 852 km parcourus, il remporte la Mini Transat ! Cet ingénieur naval des Arts et Métiers de 26 ans s’était lancé le pari ambitieux de naviguer en prototype pour sa première traversée de l’Atlantique. Pari osé mais pari réussi ! ITW. Grosse déception en revanche pour Giancarlo Pedote, malheureux second arrivé 3 heures après. La faute notamment à la casse de son bout-dehors peu avant l'arrivée.



Champagne pour Benoit Marie ! Vainqueur de la Mini Transat !
Credit : J.Vapillon

Accrocheur dans le trio de tête depuis le départ de Sada, Benoit Marie n’a rien lâché ! Leader à plusieurs reprises en alternance avec le skipper italien Giancarlo, Benoit a pris le leadership ce dimanche matin pour remporter la Mini Transat 2013. Il a réalisé un parcours irréprochable sur la plus longue étape de la Mini Transat ralliant Sada à Pointe-à-Pitre. C’est la première victoire de Benoît Marie sur une grande course en solitaire.

Benoît Marie pose pied sur le ponton. Sa victoire, il ne l’a appris qu’en baie de Pointe à Pitre, quand un bateau de spectateurs lui a annoncé que personne n’avait encore franchi la ligne. Il se dirige vers Denis Hugues, le directeur de course et lui lance hilare : « Il n’étaient pas nombreux à parier sur moi au départ, mais moi je savais que j’avais mes chances, j’y croyais vraiment… » Morceaux choisis de ses premiers mots :

Premières impressions
« Je ne savais pas que j’étais premier il y a deux heures, je l’ai appris dans la baie de Pointe-à-Pitre avec le premier bateau qui est venu à ma rencontre, c’était incroyable ! Je ne réalise pas encore. Cette course est magique, le résultat est incroyable. Je suis content de ma trajectoire, je n’ai rien lâché. C’est l’énorme volonté qui finit par payer. Cela fait tellement longtemps que j’attendais cela. Freud disait : « Le bonheur est un rêve d’enfant qui se réalise à l’âge adulte. » Je suis adulte maintenant (rires) !"

La course
« Cette édition a été vraiment dure. L’attente pouvait être fortement démobilisatrice et plus on attendait, plus c’était dur de se mettre en mode course. J’ai vraiment pris soin de ne jamais me disperser. Au départ de Sada, on savait qu’on allait prendre du vent fort, il fallait tout de suite être dedans. »

Moments de bonheur
"J’ai savouré chaque minute de cette course. J’ai navigué 3697 milles au portant, j’ai juste fait du près pour sortir de Sada. C’était absolument jouissif (rires)."

« Ne rien lâcher »
"J’ai tenté de naviguer en bon marin. Il a fallu faire attention au bateau, je m’en suis occupé comme un frère. J’ai un super bateau, il est magique, je rends hommage aux architectes. Il était plus rapide dans les conditions des dernières journées. C’était important aussi de garder un rythme humain, prendre le temps de manger, se laver pour ne pas rester dans un rythme animal. La course était intense, il y avait peu de moments de relâche. J’étais déterminé à ne rien lâcher, je pense que c’est ce qui a fait la différence."

La descente le long des côtes du Portugal
« C’était vraiment une mer à casser du matériel. La première nuit, j’ai réduit fortement la toile en m’appliquant à rester sur une vitesse moyenne de douze nœuds, c’était largement suffisant. Je me suis appliqué à naviguer en bon marin pour éviter d’avoir à faire escale à Lanzarote pour réparer. Ça ne m’a pas empêché d’avoir mes soucis de matériel : ma grand-voile s’est déralinguée plusieurs fois au niveau du troisième ris. J’ai dû faire de la couture. J’ai aussi eu un safran qui s’est abimé. Je me suis efforcé de le fixer avec des brélages que je retendais régulièrement… »

Son match avec Giancarlo Pedote
« Depuis trois jours, je n’avais plus de positions, ma BLU était inaudible. Je savais que j’étais bien placé, que mon bateau allait vite à ces allures. Je me suis surtout efforcé de faire des trajectoires propres, de ne rien lâcher… Je ne savais pas ma position, mais il fallait surtout ne rien avoir à regretter. »

Le bilan général de cette Mini Transat
« Sur les 3700 milles de cette Mini Transat, je crois que j’ai dû faire 3 milles de près pour sortir de la baie de Sada. Tout le reste, je l’ai fait au portant… et ça c’est vraiment magique. »

Le skipper de benoitamarie.com a franchi la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre, à 17h 46mn 05s heure locale soit (22h 46mn 05s, heure française). Son temps de course est de 18j 13h 01mn 05s. Sa vitesse moyenne sur le parcours est de 8.25 nœuds.





Giancarlo Pedote, deuxième de la Mini Transat : "J'ai cassé mon bout-dehors"


Enorme déception pour Giancarlo Pedote. Le skipper de Prysmian a mené de bout en bout pour se faire coiffer au poteau ! Bout dehors rompu à 300nm de l'arrivée, gros travail de stratification dès les Canaries à bord du 747 - Prysmian, déception mais la voile est un sport mécanique. "J'ai vraiment tout donné, j'y ai cru jusqu'à la fin. Je suis content de n'avoir rien lâché. "

Giancarlo Pedote s’incline de moins de 3 heures derrière Benoît Marie. On n’oublie pas que le navigateur italien reste le meilleur détenteur du record de distance sur 24h avec plus de 273 milles parcourus et qu’il aura été en tête plus des 9/10 de temps du parcours. Le skipper de Prysmian a franchi la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre, à 20h 41mn 30 s heure locale soit (01h 41mn 30s, heure française). Son temps de course est de 18j 15h 56mn 30s. Il finit à 2h55 du premier. Sa vitesse moyenne sur le parcours est de 8,20 nœuds.

Par la rédaction
Sources : Enelos Communication, Absolute Dreamer et ScanVoile