Yves Le Blevec et Kito de Pavant ont franchi la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre à 11h 47min 30sec (heure française) à Itajaí, 05h 07min 15s après le vainqueur FenêtréA Cardinal. Le duo d'Actual n’a pas cessé depuis le départ du Havre de régater à couteaux tirés avec le vainqueur.Jusqu’à hier soir, où ils ont tenté une option différente pour se démarquer, rien n’était joué entre les deux équipages. Leur temps de course : 14j 22h 47min 30s. Les marins racontent.
Credit : JM Liot
Leur vitesse moyenne sur le parcours théorique de 5 450 milles depuis Le Havre a été de 15,05 nœuds. Ils ont parcouru 5 867 milles sur l’eau à la vitesse moyenne de 16,35 nœuds.
Yves Le Blevec, skipper d’Actual :
« C’est quand même bien éprouvant ces bateaux-là ! Ce sont de belles moyennes, c’est super rapide, mais l’inconfort est à la hauteur de la vitesse. Et puis, quelle bagarre ! »
« On n’a jamais eu la sensation d’être limite. Mais quand même, ça peut vite arriver. C’est-à-dire que le moindre imprévu peut vite déraper, il faut être vigilant tout le temps. Les petites bêtises, c’est clairement lié à la fatigue accumulée qui fait manquer de lucidité. Le pire c’est qu’on s’en aperçoit a postériori. L’amure de gennaker a cassé, on voulait optionner a terre, et on a cassé le matériel, on a du bricoler. On a renvoyé à l’envers, des bêtises de débutant, comme envoyer le spi par le point d’écoute ! »
« Bravo à Yann et Erwan, ils ont fait une course top ! Ils vont vite… On se connaît bien, on est voisins de pontons, d’ailleurs il faut le dire, ce sont deux bateaux de la Trinité-sur-Mer qui arrivent devant ! Ils sont souvent plus à l’aise en vitesse. On essaye de mettre la pression, de jouer des coups, mais globalement ils sont plus rapides."
Kito de Pavant, co-skipper d’Actual :
« On n’est pas déçu. Il fallait bien qu’il y ait gagnant. On a eu deux trois misères, l’arrêt technique à Madère nous a coûté quelques heures, malgré ça, on a recollé, on a fait un beau passage du Pot au Noir, on est repassé devant. Sur la fin, c’était intéressant, il y a avait des coups tactiques à jouer, on a toujours réussi à recoller, il y avait du match ! Puis on a eu il y a deux-trois jours un incident technique qui nous a fait perdre 20 milles.
Yann et Erwan méritent amplement cette victoire, ils ont super bien navigué, on le savait avant le départ.
Je n’ai pas souvenir d’avoir vécu une Transat Jacques Vabre avec un ciré tout le temps sur le dos. On dormait en ciré pour être prêt à sortir au cas où. Depuis Le Havre, on a eu qu’une seule journée à peu près tranquille. Ca va faire du bien d’enlever tout ça, nos fringues sont moisies ! »
Par la rédaction
Source : Transat Jacques Vabre