Erwan Le Roux et Yann Eliès, vainqueurs de la Transat Jacques Vabre en Multi50 ! Le duo a franchi la ligne d'arrivée à 6h 40min 15s (heure française) à Itajaí, au Brésil. Ils signent là une superbe victoire et une course pleine de maîtrise face à leur rival Actual (Yves Le Blevec/Kito de Pavant) : un mano a mano haletant depuis le cap Finisterre ! Leur temps de course : 14j 17h 40min 15s.
Credit : JM Liot
.C'est dans une petite brise de sud de 10/15 nœuds que le duo du Multi 50 FenêtréA Cardinal a coupé la ligne d'arrivée. Erwan Le Roux et Yann Eliès ont réalisé une course pleine de maîtrise, en ayant fait le dos rond au large du cap Finisterre afin de préserver le bateau et prenant les commandes dès l'ile de Madère pour ne plus jamais les lâcher.
Erwan Le Roux, skipper de FenêtréA Cardinal :
« Ca se mérite de venir à Itajaí ! Il a fallu s’arracher pour contenir les assauts d’Actual. On a eu énormément de plaisir ensemble, on a le summum d’une belle régate réussie, où tout s’est bien déroulé. Une deuxième victoire, c’est plus fort que la première parce que là je suis skipper du projet, donc forcément celle-ci à une saveur particulière.
« La régate, on aurait pu la perdre dans le Pot au Noir, mais elle s’est jouée sur l’ensemble de la course, dans la gestion du le Golfe de Gascogne où on a été mollo, d’ailleurs nous avons été très choqués avec le chavirage d’Arkéma.
«14 jours et 17 heures : c’est allé vite. Nous avons fait beaucoup de route directe avec les voiles ouvertes : c’était inconfortable pour nous mais rapide. On vit des moments de pure glisse avec ce bateau, on a l’impression qu’il vole. Il va de vague en vague, comme les poissons volants ! Des sensations extraordinaires…"
Yann Eliès, co-skipper de FenêtréA Cardinal :
« La victoire, ça s’apprend et ça se cultive. Cette année, j’ai bien cultivé ! Je suis super content d’avoir partagé ça avec Erwan. Je lui ai dit avant le classement de 3h30 : quoiqu’il arrive, j’ai passé un super moment de mer. Ce fut du billard tout le temps.
« Traverser l’Atlantique en multicoque, je ne l’avais jamais fait. Ca s’apparente à l’engagement qu’il faut mettre dans une Solitaire du Figaro au quotidien, mais là c’est sur 15 jours. Parce que le bateau est exigeant, j’ai adoré être au taquet tout le temps. Physiquement, on est atteint, touché. Sur la fin du parcours, les dernières heures, on n’a pas arrêté de trébucher sur le bateau, de se faire des petits bobos. Quand tu sens ça, même si tu as beau ne pas l’admettre, c’est que tu es touché physiquement.
« On a eu deux jours super difficiles, notamment hier où on a enchaîné : le solent s’est ouvert en deux, le chariot de grand-voile s’est arraché, la Brooks (électronique, NDLR) qui tombe en panne, et la cerise sur le gâteau, un filet de pêche ! On a été obligé de bourriner les derniers jours, Actual nous a forcé, ils nous ont fait violence, on ne voulait pas mais on été obligé et à la fin on a eu des pépins techniques.
« Pour faire un beau vainqueur, il faut un excellent deuxième. Yves et Kito on été très bons, ils nous ont toujours mis la pression. Jusqu’à ce matin où il ont tenté le dernier coup, même s‘ils savaient que ce n‘était pas la bonne route, ils ont tenté. Eux aussi ont mis de l’engagement sur cette course… On regardait les relevés, les classements, on épluchait tout, on a vu qu’ils étaient au taquet.
« Essayer d’aller vite en restant à l’endroit nous a demandé beaucoup d’énergie. Nous sommes passés deux fois pas loin de la faute. La première fois au Cap Vert, la seconde ce matin ! Le bonheur c’est d’aller à quasiment 30 nœuds sans faire mal au bateau. J’ai envie de continuer à faire du multicoque."
Leur vitesse moyenne sur le parcours théorique de 5 450 milles depuis Le Havre a été de 15,30 nœuds. Ils ont parcouru 5 872 milles sur l'eau à la vitesse moyenne de 16,60 nœuds.
Yves Le Blevec et Kito de Pavant attendus vers midi HF à Itajaï
"Un grand bravo à Erwan et Yann pour leur éclatante victoire qui couronne leur formidable saison 2013 , en Multi 50 pour le premier et en Figaro pour l'autre. J'espère qu'on ne leur a pas trop pourri leur transat en les titillant parfois de trop près !!!!
Quant à nous, on souffre sur cette option un peu radicale tentée ce matin. Un peu trop de pétole en fin d'après-midi mais surtout un clapot du diable cette nuit au près sur cette dernière ligne pas très droite. Le vent n'est pas conforme avec ce que l'on attendait, mais qui ne tente rien n'a rien.... voila ce sera notre dernier message de cette transat 2013."
Par la redaction
Sources : Rivacom et Transat Jacques Vabre