Multi50 / Arrivé à La Corogne, Loïc Fequet revient sur l'avarie de Maitre Jacques : "Peut-être l'usure" (Vidéo)

Le duo Maître Jacques est arrivé ce matin à La Corogne en Espagne après une quinzaine d'heures de convoyage depuis leur avarie. Ils étaient en tête de la catégorie des Multi 50 de la Transat Jacques Vabre lorsque l'avant de leur flotteur tribord s'est arraché, ruinant d'un coup tout espoir de continuer la course. Loïc Fequet, son skipper, revient sur les circonstances de l'avarie. De premières hypothèses se dessinent...


Avant de pouvoir reprendre la mer, Maitre Jacques, blessé, reste à La Corogne.
Credit : Team Maître Jacques


As-tu déjà une idée des raisons de cette casse ?
Loïc Féquet : « Nous avons pas mal échangé à ce sujet avec notre équipe et l'architecte du bateau. C'est encore difficile à dire, mais il semble que l'âge du bateau*, mis à l'eau en 2005, soit une cause assez plausible.

Lorsque le flotteur a cassé, nous n'avions pas des conditions dantesques et nous naviguions de façon à préserver le bateau justement. Nous étions à 100° du vent, avec deux ris et la trinquette, il y avait 20 à 25 nœuds, et la mer était maniable. Cela n'avait rien à voir avec les conditions vraiment musclées rencontrées il y a deux ans sur cette même Transat Jacques Vabre.

Une cause possible serait aussi qu'il y ait eu un point d'impact un jour, lors d'une manœuvre ou à cause d'une grosse vague et que cela ait créé un point de faiblesse... »

* En 9 saisons, ce trimaran a accroché à son palmarès pas moins de 3 Transat Jacques Vabre, 2 Route du Rhum, 1 Québec Saint-Malo, 1 Vendée-St Petersboug, des dizaines de Grand Prix et convoyages... soit quelques 30 000 milles (plus de 55 000 km).


Peux-tu revenir justement sur les conditions rencontrées lors de l'avarie ?
Loïc Féquet : « Nous avions eu une nuit difficile, mais le vent et la mer ont été beaucoup moins forts que ce qui avait été annoncé. Nous avions d'ailleurs fait un contre bord à l'ouest à l'entrée du golfe de Gascogne (sur les conseils de notre routeur), non seulement pour éviter la mer plus formée dans le sud du golfe, mais aussi en prévision de la redescente sur le cap Finisterre. 

Le vent était même tombé à 10 nœuds samedi matin, et nous attendions d'être sûrs qu'il ne se renforce pas trop pour renvoyer de la toile. Les deux vagues qui ont provoqué la casse du flotteur n'étaient pas plus grosses que les autres, et nous n'attaquions pas du tout. D'où l'hypothèse de l'usure... »


Quel est le programme des jours à venir ?
Loïc Féquet : « Il n'y a pas de fenêtre météo dans la semaine qui vient pour convoyer le bateau en Bretagne dans de bonnes conditions. Nous allons donc rentrer en France en attendant une opportunité de le faire. »



Pour (re)lire le papier et (re)voir les images de l'avarie, c'est ici : http://www.scanvoile.com/2013/11/flash-abandon-de-maitre-jacques.html

Source : C.Ecarlat