Cheminées Poujoulat a franchi la ligne d'arrivée de la Transat Jacques Vabre à 01 h 19 min 44 s (heure française) ce lundi. Bernard Stamm et Philippe Legros terminent donc quatrièmes en IMOCA, après avoir bouclé les 5 450 milles du parcours entre Le Havre et Itajaí en 17 jours 12 heures 19 minutes et 44 secondes à la vitesse moyenne de 12,85 noeuds. Deux marins un peu déçus. Ils racontent.
Credit : Th.Martinez/SeaandCo
Les sentiments à l'arrivée
Bernard Stamm : « Nous nous étions fixé pour objectif la victoire, nous terminons quatrièmes. Forcément nous sommes un peu déçus, je ne peux pas dire le contraire mais nous nous sommes bien battus. Je suis parti avec une gastro-entérite, du coup, j'ai raté mon départ. Malgré tout, nous avons réussi à revenir aux avant-postes.
L'erreur c'est que nous nous sommes laissé un peu emporter dans l'ouest après les Canaries. Nous avons tardé à changer de voile puis nous nous sommes retrouvés coincés sous un maudit nuage. C'est dommage mais c'est une faute que nous avons faite et que nous ne pouvons reprocher qu'à nous-mêmes. Le hic, c'est qu'après, c'est parti par devant. C'est comme ça et c'est la preuve que le droit à l'erreur n'existe pas. »
Philippe Legros : « Le point positif, c'est que nous n'avons connu aucun souci technique et que nous avons pu nous battre avec l'ensemble de nos armes. Nous n'avons pas raté grand-chose. Seulement deux petits détails. »
Le bateau
Bernard : « C'est vraiment le point positif de cette Transat Jacques Vabre. Nous avons pu nous battre sans rencontrer aucun problème technique hormis hier, avec le fusible de safran, ce qui n'était en fait rien de grave. Nous avons pu régater correctement. Notre place de 4e, je le répète, nous ne la devons qu'à nous car le bateau s'est bien comporté.
Le long du Portugal, dans le vent fort, nous avons pu faire parler tout son potentiel et nous nous sommes retrouvés en tête. Ca a été un peu plus compliqué à l'approche du Pot-au-Noir dans les vents instables mais globalement, il n'y a rien à dire sinon que Philippe a été un peu surpris, je pense, par le manque cruel de confort à bord. »
Philippe : « Nous le savions déjà mais c'est un fait : Cheminées Poujoulat est plus à l'aise dans le vent fort. Nous avons pu le constater parfaitement entre les côtes portugaises et les Canaries où nous avons pu appuyer sur l'accélérateur et remonter la flotte pour finalement nous retrouver premier. Nous espérions d'ailleurs que notre avance après ça serait suffisante pour réussir à bien sortir du Pot et de l'instabilité qui le caractérise, mais notre erreur l'a grillée entièrement. »
La concurrence
Bernard : « La concurrence, on la connaissait avant de partir et elle s'est logiquement montrée au niveau auquel on l'attendait. Les bateaux sont très proches en termes de performance. Ce sont les bonshommes qui font la différence. Nous avons commis des petites erreurs, nous les payons. Quoi qu'il en soit, c'était une belle régate. Une transat aussi éprouvante que rapide. Il fallait de la puissance quasiment tout le temps car il n'y a eu aucun temps mort. Le bateau a été sous l'eau en permanence. »
Par la rédaction
Source : Rivacom